L’impact de la cantine scolaire sur les performances des élèves n’est plus à démontrer et le Burkina avec l’appui de ses partenaires, multiplie les alternatives dans ce sens. C’est le cas du « Projet de repas scolaires à base de produits locaux pour une nutrition intelligente au Burkina Faso (PRSNI-BAD) ». En vue d’atteindre efficacement ses objectifs, le projet procède au maillage de toute la chaîne de production et au renforcement des capacités des acteurs. C’est au tour des groupements de producteurs, d’être conviés ce 27 juin 2022 à Loumbila pour une session sur les itinéraires techniques de la production et les procédures d’appel d’offres en matière d’achats de vivres locaux pour les cantines scolaires.
Initiative nationale qui entend « veiller à ce que chaque enfant en âge d’aller à l’école reçoive au moins un repas équilibré par jour », le PRSNI-BAD constitue également un outil de mise en œuvre du programme national santé, hygiène et nutrition en milieu scolaire et bénéficie de l’appui financier du Gouvernement japonais à travers la Banque Africaine de Développement (BAD). Son objectif global est d’améliorer la valeur nutritionnelle des repas servis dans les 70 écoles ciblées des provinces des Balé, du Bazèga et du Ioba, grâce à la promotion de la production locale d’aliments nutritifs mis à la disposition du programme de repas scolaires.
La vision c’est d’organiser et former les producteurs locaux afin qu’ils puissent servir les écoles en aliments locaux sains et nutritifs à travers les marchés d’approvisionnement en vivres aux 70 écoles primaires pilotes sélectionnées et dotées à leur tour en matériel de jardinage et de cuisine pour la mise en place de 70 jardins scolaires et 70 champs scolaires au bénéfice de 18 533 élèves dont 9 213 filles. Grâce à un accompagnement en intrants et matériels agricoles, 25 189 kg de vivres locaux ont été produits en plus des vivres collectés.
Le rendez-vous de Loumbila est en réalité une série de 3 sessions distinctes pour les groupes d’acteurs respectifs du Ioba, des Balé et du Bazèga dont les capacités seront renforcées sur les itinéraires techniques de la production et les procédures d’appel d’offres en matière d’achats de vivres locaux pour les cantines scolaires, les éléments clés de la nutrition et de la promotion de la cantine scolaire, la création, l’organisation et le fonctionnement des coopératives de producteurs, la production et l’utilisation de la fumure organique, des pesticides biologiques et la sécurité sanitaire des aliments.
Les défis à relever sont énormes car le PRSNI-BAD intervient dans un contexte national de prévalence de la dénutrition, supérieure aux seuils définis par l’OMS indiquant l’existence de problèmes de santé publique, avec une prévalence de la malnutrition aiguë globale de 7,6 % et une prévalence de la malnutrition chronique de 27,3 % chez les enfants de moins de cinq ans. En milieu scolaire, les marges d’enfants sous la menace de l’anémie sont estimées à 83,4% au préscolaire et à 67,8 % au primaire selon l’enquête nationale sur le statut de l’iode et de l’anémie au Burkina Faso.
DCRP/MENAPLN