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21 novembre 2024

Tribune : « s’il y’a une leçon à tirer de cette initiative à mi parcours, c’est bien le désintérêt de l’élite nationale »

Ceci est une lettre ouverte de la convergence citoyenne et Panafricaine (CCP/BF) au capitaine Ibrahim Traoré, Président de la Transition. 

Capitaine Ibrahim TRAORÉ, Président de la transition,  Chef de l’État,  Chef suprême des Forces armées nationales,

Au nom de la convergence citoyenne et Panafricaine (CCP/BF), organisation mise sur les fonts baptismaux depuis 2004 à l’université de Ouagadougou, nous vous adressons cette lettre ouverte, fruit de notre regard sur la dynamique de recrutement de 50.000 civils supplétifs de l’armée Burkinabè. Cette analyse vous ai particulièrement adressé dans la mesure où vous conduisez la destinée de toute la nation, et à ce titre vous avez la lourde obligation de travailler au bien être des Burkinabè et de veiller à la reconquête du territoire national dans un contexte d’insécurité sans précédent.

Le 24 octobre 2022, par voie de communiqué, la brigade de veille et de défense patriotique a lancé une vaste opération de recrutements au niveau national de 15.000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Le 27 octobre 2022, un second communiqué annonce un deuxième recrutement de 35.000 VDP au niveau communal .

Ces 50.000 VDP devraient renforcer les rangs de l’armée dans la lutte contre le terrorisme. Initialement prévu pour prendre fin le 4 novembre 2022, le dépôt des dossiers de candidature a été finalement prolongé au 18 novembre.

Pour ce qui est de la mobilisation populaire autour de cette initiative à la période du 24 octobre au 4 novembre 2022, en référence aux constats de la presse, l’engouement n’était pas remarquable. Cette ruée des Burkinabè à l’appel de la brigade de veille patriotique notamment dans les grandes agglomérations s’est faite au ralenti. Plusieurs facteurs objectifs et subjectifs pourraient expliquer cet état de fait.

Mon Capitaine, Président de la transition, s’il y’a une leçon à tirer de cette initiative à mi parcours, c’est bien le désintérêt de l’élite nationale. Cette élite encline aux gros slogans patriotiques dans les agglomérations encore sécurisées qui tient le vécu des populations au rythme des manifestations de tout ordre.

S’il est vrai que le rôle des civils n’est pas de faire la guerre à la place des militaires, l’autorité devra néanmoins tenir compte de cette leçon majeure dans la prise de décisions capitales dans la lutte contre la crise sécuritaire actuelle.

Cette fenêtre nous offre l’opportunité d’attirer l’attention du Chef suprême des armées nationales sur la nécessité de rappeler sous les drapeaux les militaires, les policiers radiés de 2011 et les soldats détenus, certains depuis le changement anti constitutionnel manqué de 2015 ,et d’autres depuis la fin d »année 2021.

Face à l’urgence de trouver les solutions à l’existence du pays en danger, l’autorité a recours à un recrutement de 50.000 civils, néophytes dans le domaine des armes, qui seront formés pour accompagner l’armée dans la lutte pour la libération du territoire. Pourquoi face à cette même urgence, on ne pourrait pas faire recours  à des personnes qui disposent déjà d’une expérience poussée dans le maniement des armes (policiers et militaires radiés en 2011, soldats détenus à la maca…) formées avec les moyens et les finances du contribuable Burkinabè ?

Nous sommes  conscients que la justice doit être la pierre angulaire qui discipline toute société, cependant la justice pourrait elle encore exister ou avoir un sens si le Burkina Faso tombait entièrement entre les mains des groupes armés ?

En toute honnêteté, l’État Burkinabè a t’elle la capacité aujourd’hui de faire prévaloir la justice ou les décisions de justice sur des portions de notre territoire fortement occupées par les groupes armés ?  Nous citons par exemple les localités de Djibo, Solhan, Inata, Barshalgo, Solenzo etc.

Ayons le courage de reconnaître que le pays est entrain de s’écrouler progressivement comme un château de cartes. Regardons en face le lot d’attaques terroristes subit par le Burkina Faso ces dernières semaines.

Nous ne disons pas que les militaires, les policiers radiés de 2011 et les militaires détenus viendront mettre fin au terrorisme avec une baguette magique. Nous disons simplement qu’ils constituent une solution à la réponse commune à apporter dans la reconquête du territoire national.

Et comme le dit l’adage populaire, pour éteindre le feu, la couleur de l’eau importe peu.

Capitaine Ibrahim TRAORÉ, Chef suprême des forces armées nationales,

La loi fondamentale vous donne le pouvoir de créer l’environnement légal afin de disposer ces fils du Burkina Faso pour le front au côté de leurs frères d’arme.

 

Ousmane SO

Président

Convergence Citoyenne et Panafricaine (CCP/BF)

By Ib_Z

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