Ceci est une analyse de l’internaute Tidiani Barry sur la situation nationale
Au summum des difficultés du president RMCK et alors que nombre de gens exigeaient son départ par n’importe quel moyen, j’avais fait un post dans lequel je posais à peu près cette question:
« Ok! Mais on le remplace par qui/quoi? »
Prenant la question à la légère, certains soutiens du pouvoir actuel m’avaient répondu « par n’importe qui! Pourvu qu’il parte » D’autres ont dit que même moi, je pourrais le remplacer »
Plutôt que de l’aider à sortir du bourbier, des complots ont été ouvertement ourdis avec la publication en toute gaieté des documents les plus confidentiels relatifs à la sécurité et à la sûreté nationale… sur la place publique.
Tous les moyens étaient donc bons pour le faire tomber. L’avenir de la nation pouvait repasser. « Il faut qu’il tombe et il tombera » semblait être le motto de certains.
C’est donc physiquement et psychologiquement fortement diminué que finalement il sera « libéré » de cette charge par le coup d’Etat du 24 janvier.
Naturellement ceux qui ont appelé au coup de force se mirent à exulter. Criant sur la base d’analyses superficielles de la situation sécuritaire, que nous étions sauvés. Que sous peu les choses allaient changer positivement pour prouver à tous l’incompétence de « Roch et de sa clique ».
Ils interprétèrent la non résistance des populations au coup de force comme un adoubement. Et quand on tentait de leur dire « Attention, ne confondez pas les choses, ils répondaient avec dédain que » qui ne dit rien, consent! ».
Ceux qui conseillaient la patience étaient donc rabroués par un nouveau genre de vuvuzelas qui ont remplacé ceux du MPP, comme dans un désir de vengeance.
Car ceux du MPP non plus ne supportaient pas la moindre critique de la gestion de leurs mentors. Même si vers la fin, face aux échecs répétés, ils étaient devenus moins audibles.
Voila donc Damiba au pouvoir.
. Qu’avait t’on retenu 1, 2, 3 mois plus tard?
Eh bien! La situation ne s’était pas améliorée Elle s’était même compliquée. Nous perdions chaque jour du terrain, du territoire.
C’est alors encore que les activistes auto-proclamés entrèrent dans la danse. Il fallait rapidement fermer la bouche de ceux qui bavardaient. Ceux qui proposaient d’attendre de voir les premiers résultats avant de sauter de joie. Il leur fallait protéger le nouveau pouvoir qu’ils se disaient leur.
Commencèrent donc à fuser des discours du genre: » On ne peut pas résoudre en 3 mois un problème vieux de 7 ans ». Le régime vomi du MPP tente de saper la transition pour revenir au pouvoir »…
Exactement le traitement que ce même MPP alors au faite de sa puissance, réservait au CDP et à ses alliés.
4 mois, 5… Toujours rien de palpable sur le plan sécuritaire. Les attentats, les embuscades more_ telles, les déplacements massifs de populations, les pans du territoire vidés et occupés se poursuivent de plus belle.
En tout cas, il n’y a rien qui est fait sur le plan de la securisation effective qui soit différent aux yeux du profane de ce qui se passait sous RMCK. Bien au contraire!
C’est dans ces conditions encore que des voix se lèvent (même si pour l’instant, elles ne sont pas très audibles), pour réclamer le départ de Damiba.
Par principe, je suis contre tout coup de force d’un groupuscule contre la legalité. Et je n’ai jamais cru que ce coup d’Etat était la solution. J’y ai même vu un recul de plusieurs décennies. Je n’ai jamais non plus cru que la solution à ce problème était uniquement ou principalement militaire.
Mais je me suis dit que maintenant qu’ils sont là, si nous les laissons seuls gérer cette affaire, ce pays pourrait disparaitre dans un avenir pas lointain. Et c’est en ce sens uniquement que leur défaite serait nôtre. Et que nous devons nous impliquer dans la recherche de solutions. Il ne s’agit donc pas d’eux. Mais de nous!
Pas que nous en seront tenus responsables, mais parce que nos vies et l’avenir de nos enfants dépendent désormais de leurs décisions, bonnes ou mauvaises. Alors autant si nécessaire aider à trouver des voies de sortie.
C’est en cela aussi que j’ai compris l’appel à l’union de Bilgo (désormais désillusionné au contact de la realité de la gestion du pouvoir étatique).
S’il y’en a qui pensent toujours qu’il faut qu’ils partent, je leur pose la même question que j’avais posée sous RMCK, tout en espérant ne pas recolter les mêmes railleries comme réponses:
« Sauf à procéder par le grand chamboulement suivi de remise à plat total préconisé par les Rouges (qui me fait quand même peur), si nous devons maintenir le modèle de pouvoir bourgeois actuel, alors, on remplace « Damiba » par qui/quoi? »
Fouillez bien dans notre landerneau politique actuel et dites-moi, qui? Qui ou quoi? Quels partis? Quels hommes?
Il est sûr, ce pays a besoin d’une refondation. Une vraie! Mais comment faire pour que les opportunistes de tout poil ne sautent encore dans le train pour le détourner de sa trajectoire?
Comment convaincre tout le monde qu’on y a intérêt?
C’est tout ceci qui m’avait décidé de ne plus rien dire sur tout ce qui concerne la gestion sécuritaire de ce pays sous la transition. Sauf à commenter quelques posts.
Car je voyais que presque tout le monde était encore retombé dans des calculs bien loin de ce qui nous préoccupe actuellement.
Pathé Tidjani Halidou Barry