Le Burkina Faso a conclu un accord avec Moscou en vue de la construction d’une centrale nucléaire. L’objectif est de mettre en place de nouvelles centrales d’ici 2030 dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, où seulement un quart de la population a actuellement accès à l’électricité. Cette initiative vise à rendre l’électricité accessible au commun des Burkinabè. Pour savoir les enjeux d’un tel projet, nous avons rencontré un ingénieur du domaine. Il s’agit du docteur Abdoulaye Taram. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en mécatronique et robotisation de l’Université de Technologie de Compiègne (France) et docteur en science de l’ingénieur option Génie électrique, électronique, photonique et systèmes. Le jeune natif de Bobo-Dioulasso est actuellement référent technique d’une équipe d’ingénieurs en charge du développeur de solutions robotisées de contrôle des centrales nucléaires. L’entité dans laquelle il travaille est garante de la maîtrise des installations industrielles avec comme enjeu principal l’amélioration des performances de la sûreté et de la compétitivité. Avec lui, il était question des grands enjeux de ce projet pour un pays enclavé à faible ressource comme le Burkina Faso.
Pouvez-vous vous présenter ?
Abdoulaye TARAM, titulaire d’un diplôme d’ingénieur en mécatronique et robotisation de l’Université de Technologie de Compiègne (France) et d’un doctorat en science de l’ingénieur option Génie électrique, électronique, photonique et systèmes. Actuellement, je suis référent technique d’une équipe d’ingénieurs en charge du développement de solutions robotisées pour le contrôle des centrales nucléaires. L’entité dans laquelle je travaille est garante de la maîtrise des installations nucléaires, avec comme enjeu principal l’amélioration des performances de la sûreté et de la compétitivité. Parallèlement, je participe aux travaux des instances de normalisation internationale et en tant que responsable de groupes de travaux en charge de la révision de normes.
En tant technicien burkinabè dans le domaine du nucléaire comment avez accueilli la nouvelle sur la construction prochaine d’une centrale au Burkina Faso ?
Tout d’abord, je tiens à vous remercier d’avoir pensé à ma modeste personne pour cette interview. J’ai accueilli cette nouvelle avec beaucoup fierté, en tant que technicien et surtout en tant que Burkinabè. C’est une décision courageuse qui s’inscrit dans le contexte de la recherche de la souveraineté, chère au gouvernement et à tous les burkinabè. Dans les années 2009/2010, la moitié de la production totale d’électricité de notre pays était fournie par la Côte d’Ivoire. J’étais à Bobo-Dioulasso dans les deux centrales thermiques, qui ne fonctionnaient que lorsqu’un problème technique survient sur la ligne d’interconnexion Bobo-Ferkessédougou. Pendant cette même période, un projet d’interconnexion avec le Ghana (Ouaga-Bolgatanga) était en gestation. A priori, les objectifs recherchés étaient de diminuer notamment les charges d’exploitation liées à l’exploitation des centrales thermiques et d’accroître l’accès des populations à l’électricité. En réalité, pour moi, le choix avait été fait de reposer le développement du Burkina sur ses voisins. En 2022, le gouvernement prévoyait (à l’issue du compte rendu du 07 septembre 2022) d’importer 300 MW (100 MW de la Côte d’Ivoire et 200 MW du Ghana) pour assurer la « continuité » de la fourniture d’électricité du pays en 2023. Aujourd’hui, nous dépendons toujours de nos voisins qui fournissent plus de la moitié de notre consommation d’électricité, avec un taux d’électrification d’environ 20%. La décision de construire une centrale nucléaire vient à point nommé et je suis très content. Enfin, notre pays a décidé d’assumer sa souveraineté sur le plan énergétique.
Quel est votre regard sur ce type de partenariat entre le Burkina Faso et la Russie ?
Au-delà du pays partenaire, je perçois un pas vers une révolution technologique et énergétique. Et cela est une très belle chose pour le développement des industries et de l’économie de notre pays. Je suis convaincu qu’avec ce projet, nous allons pouvoir accroître le taux d’électrification de notre pays, développer des activités, de l’emploi et même de vendre de l’électricité.
Est-ce qu’un pays comme le Burkina Faso peut se donner le droit d’avoir une centrale nucléaire ?
Oui. Votre question me fait rire et me rappelle les polémiques des campagnes présidentielles de 2015. Le débat a évolué depuis lors avec la déclaration de politique générale de l’ex-premier ministre Lassina Zerbo (le 07 janvier 2022) devant les représentants du peuple. Le Burkina Faso peut se donner les mêmes droits que tous les pays du monde. Je suis optimiste. Souvenez-vous que lorsque Thomas Sankara a visité la cité des étoiles en octobre 1986 (en Russie), il avait émis le souhait d’envoyer des Burkinabè sur la lune avec des Américains et des Soviétiques. Il avait rassuré ses hôtes qu’il était sérieux. Le président Sankara croyait en notre pays, à la richesse de ses hommes, à leur bravoure. Il s’est battu pour notre éveil car la seule chose qui peut amener le Burkina à ne pas se donner le droit d’avoir une centrale nucléaire, c’est la peur. Cette peur est nourrie quotidiennement par notre volonté de demeurer dans le conformisme. On agite quotidiennement les accidents nucléaires, le manque d’eau, d’uranium ou de compétences pour répandre cette peur. Le Burkina a des hommes et des femmes capables de relever le défi de la construction d’une centrale nucléaire.
Quels sont selon-vous les principaux objectifs de ce projet de centrale nucléaire ?
Pour moi, le principal objectif de ce projet est notre indépendance énergétique. Comme je le disais dans ma réponse relative à l’appréciation du projet, notre pays importe plus de la moitié de sa production d’électricité du Ghana et de la Côte d’Ivoire. L’objectif premier est donc d’être indépendant. Ce projet vise à accroître la capacité de production d’électricité de notre pays avec une augmentation du taux d’électrification, à décarboner notre énergie (l’énergie nucléaire étant une énergie à faible émission de CO2) et à booster l’économie nationale.
Pensez-vous que le Burkina Faso puisse éventuellement développer des technologies nucléaires pour des applications autres que l’énergie civile, telles que des armes nucléaires ?
Il faut noter que le mémorandum d’entente signé est relatif au nucléaire civil qui est contre la prolifération des armes nucléaires. Autrement dit, il s’agit d’utiliser de l’énergie atomique à des fins pacifiques. Je concède que d’expérience, quand on parle de nucléaire, on pense tout de suite bombe (rire). Sur le plan scientifique, une centrale et une bombe nucléaire utilisent l’uranium et leurs fonctionnements sont régis par les mêmes lois de la physique. L’uranium naturel (à l’état de minerai) est constitué de deux composants (isotopes) qui sont l’uranium 238 (U238) et l’uranium 235 (U235). Leur proportion dans l’uranium naturel varie énormément : le taux d’isotope 235 de l’uranium (U235) oscille entre 0,1% et 0,7%, le reste correspondant à de l’isotope U238. Or seul l’U235 est exploitable pour produire de l’énergie ou fabriquer une bombe. La différence repose essentiellement sur le degré de concentration de l’U235. Pour faire fonctionner une centrale nucléaire, le combustible doit contenir entre 3 et 5% d’U235 alors que pour une bombe nucléaire, sa proportion doit être d’au moins 90%. Donc théoriquement, un site civil qui produit de l’énergie pourrait être transformé en une installation militaire. Mais il existe des réglementations et des accords qui prévoient normalement des visites de contrôles inopinés via l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui contrôle l’usage qui est fait des matériaux nucléaires dans les pays qui ne possèdent pas d’arme nucléaire. Sur le plan international, il y a également le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) qui interdit aux pays non dotés d’armes nucléaires de s’en procurer ou d’en fabriquer. Sur le plan sous-régional, il faut noter que le Burkina a ratifié le traité de Pelindaba ou zone exempte d’arme nucléaire en Afrique. Le Burkina est donc reconnu par les instances internationales comme un Etat qui bannit l’utilisation ou le déploiement d’armes nucléaires. La Commission Africaine de l’Energie Atomique a été créée en 2012 pour veiller au respect des engagements des Etats parties du traité de Pelindaba. Autant de garde-fous qui me font croire que le Burkina ne prendra pas le risque de dériver vers la fabrication d’armes nucléaires.
Quelles mesures de sécurité doivent être mises en place pour garantir la sûreté d’une centrale nucléaire ?
Il y a deux termes importants dans votre question : sûreté et sécurité. Dans le domaine du nucléaire, ces deux termes sont utilisés de manière distincte. La sûreté est consacrée à la maîtrise des risques liés à l’exploitation des équipements ou installations nucléaires ou des transports de matière radioactive, tandis que la sécurité vise à se protéger d’actions d’origine malveillante résultant de l’utilisation de matières radioactives ou pouvant conduire à des conséquences dévastatrices. La finalité de la sûreté et de la sécurité étant bien évidemment la protection de l’homme et de l’environnement vis-à-vis des risques et inconvénients qu’une installation nucléaire peut présenter. Les mesures à prendre suivent des dispositions réglementaires. Il va falloir légiférer, décréter, prendre des arrêtés, des décisions et se conformer à certaines normes internationales. En la matière, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) propose des textes de référence décrivant les principes et pratiques de sûreté et de sécurité. Notre pays est membre de l’AIEA depuis 1998.
Comment suggéreriez-vous de gérer les déchets nucléaires et de prévenir les risques liés à la radioactivité ?
La nature et les quantités de ces déchets dépendent du type de réacteur, de ses caractéristiques spécifiques, des conditions d’exploitation et de l’intégrité du combustible. À ce stade, sans connaître la technologie de centrale qui sera installée au Burkina, il est difficile de donner une réponse exhaustive. Ce qu’il faut savoir, c’est que de manière générale, la gestion des déchets radioactifs doit obéir à plusieurs principes, notamment le respect de la protection de l’environnement et de la santé publique et la volonté de ne pas reporter de charges indues sur les générations futures. Aujourd’hui, il faut savoir aussi que 96% du combustible nucléaire usé peut être réutilisé pour fabriquer de nouveaux combustibles qui fourniront à leur tour de l’électricité. Enfin, les procédés de traitement et de conditionnement des déchets radioactifs sont de plus en plus fiables et efficaces et ne cessent de se perfectionner pour accroître l’attractivité de l’énergie nucléaire.
Quelles études environnementales devraient être menées pour évaluer l’impact d’une centrale nucléaire sur l’environnement local ?
Comme toute activité industrielle, l’installation d’une centrale nucléaire doit tenir compte de la protection de l’environnement et de la biodiversité. Je dirai que les études devront évaluer les incidences directes (radiologiques ou non) et indirectes des activités du projet sur l’équilibre écologique de la zone d’implantation et sur l’environnement en général. Comme je le disais, le rôle de la sûreté et de la sécurité nucléaire est de protéger l’homme et l’environnement. Je n’ai aucun doute sur le fait que les autorités compétentes sauront mener les études qu’il faut et prendre les dispositions adéquates.
Comment pourrait-on minimiser les effets sur l’environnement, en particulier en ce qui concerne l’eau, l’air et la faune ?
Une centrale nucléaire bien construite et bien gérée, est une source d’énergie propre qui n’émet ni dioxyde d’azote, ni dioxyde de soufre, ni particules fines ni poussières, qui contribuent à la pollution de l’environnement, (air, eau et forêts). L’énergie nucléaire serait même une énergie écologique. Il faut prévenir les accidents nucléaires qui peuvent libérer des radiations contaminant ainsi l’environnement.
En termes de ressource pour alimenter une centrale, quels peuvent les besoins ?
Techniquement je dirai que pour produire de l’électricité, une centrale nucléaire a notamment besoin de :
- Combustible nucléaire, composé essentiellement d’oxyde d’uranium ou de plutonium pour alimenter le réacteur ;
- Fluide caloporteur qui permet de récupérer la chaleur produite au niveau du cœur du réacteur et de l’acheminer. Ce fluide peut être de l’eau ou du gaz
- Modérateur qui détermine l’énergie moyenne des neutrons dans le cœur du réacteur. Il peut être du graphite ou de l’eau.
Pensez-vous que le Burkina Faso en dispose ?
Les pays qui ont des centrales nucléaires ne sont pas forcément des pays qui disposent d’uranium.
Comment la construction de la centrale nucléaire contribuera-t-elle à l’économie du Burkina Faso ?
La construction de la centrale sera génératrice d’emplois directs et d’emplois indirects. La centrale permettra d’augmenter la capacité de production d’électricité de notre pays, de nous prémunir des aléas géopolitiques et d’amorcer un développement durable dans tous les domaines de l’économie, notamment l’artisanat, l’industrie, le commerce, la santé, l’éducation, l’innovation et la recherche scientifique. Nous pourrions mener à bien l’industrialisation de notre pays et couvrir les besoins en énergie des ménages voire vendre le surplus d’énergie à nos voisins.
Quelles sont les réglementations et les normes internationales auxquelles le pays doit se conformer pour ce projet ?
Comme je le disais, le Burkina est membre de l’AIEA qui met à disposition des textes et dispositions réglementaires que les pays membres peuvent s’en inspirer pour définir un cadre juridique. Généralement, les pays développent leur filière nucléaire en s’appuyant sur le modèle du pays partenaire qui lui-même s’appuie sur l’AIEA. Il y a tout un jeu de codes et de normes relatif à la sûreté, la sécurité et la gestion des déchets.
Quelle technologie nucléaire serait la plus appropriée pour le Burkina Faso, compte tenu de ses besoins et de ses ressources ?
Dans l’industrie nucléaire, il y a deux notions fondamentales : la notion de filières et la notion de générations. Les filières représentant les différentes options technologiques des composants majeurs d’un réacteur ; tandis que les générations correspondent aux progrès majeurs en termes de sûreté de fonctionnement, de sécurité, de durabilité et d’économie du combustible ou encore de compétitivité.
Par rapport à la filière (tenant compte du combustible, du modérateur et du caloporteur) il y a :
- Réacteur à eau légère et modérateur graphite (RBMK): ce type de réacteur de conception soviétique est plus communément mentionné sous l’appellation RBMK. Un RBMK utilise de l’uranium faiblement enrichi comme combustible, de l’eau normale – comme caloporteur et du graphite comme modérateur. Ce réacteur ne nécessite pas d’enrichissement massif de l’uranium. Tragiquement devenue célèbre lors de l’accident de Tchernobyl, ils sont en train d’être modernisés ou remplacés par des technologies plus sûres et plus efficaces.
- Les Réacteurs à Caloporteur Gaz, modérateur graphite (RCG): Ce sont des réacteurs de première génération. Le fluide caloporteur est le CO2. Porté à haute température, il alimente directement la turbine sans échangeur intermédiaire. Le combustible est un uranium enrichi et le modérateur est le graphite. Je pense que cette filière a été arrêtée. Il doit y avoir une quinzaine de centrales encore en fonctionnement dans le monde.
- Les réacteurs à eau lourde ou le CANDU conçus au Canada et très développés en Inde. L’eau lourde (combinaison d’oxygène et de deutérium) est modérateur et caloporteur. Elle absorbe moins les neutrons que l’eau « ordinaire », ce qui permet d’utiliser l’uranium naturel comme combustible, sans avoir à l’enrichir.
- Les réacteurs à eau légère et à uranium enrichi (seconde génération): il s’agit notamment des Réacteurs à Eau Pressurisée (REP) et les Réacteurs à Eau Bouillante (REB). Ils constituent plus de 80% du parc nucléaire en fonctionnement dans le monde. Dans ces réacteurs, l’eau joue le rôle de fluide caloporteur et de modérateur. Sa version russe est connue sous le sobriquet VVER. Et l’EPR (3ème génération) constitue la version évolutionnaire des REP.
De toute évidence, le choix technologique doit tenir compte des évolutions en termes de sûreté, de performance et de sécurité. Il me paraît logique que notre pays se tournera vers les réacteurs à eau légère et à uranium enrichi.
Quel sont les enjeux liés à l’eau ? Ou du moins peut-il constituer un frein à l’opérationnalisation d’un tel projet ?
L’eau joue le rôle de caloporteur et de modérateur dans les centrales de type REP. Concrètement, il y a 3 circuits d’eau indépendants et étanches (primaire, secondaire et tertiaire) les uns des autres dans les centrales type REP. C’est-à-dire que l’eau des 3 circuits ne se touche pas. L’eau du circuit primaire extrait la chaleur issue de la fission des noyaux d’uranium dans le réacteur. Cette eau avoisinant 320°C est maintenue sous pression pour l’empêcher de bouillir. L’eau du circuit primaire chauffe l’eau du circuit secondaire (non contaminée) qui se transforme en vapeur. La pression de cette vapeur fait tourner une turbine qui entraîne à son tour un alternateur pour produire l’électricité. À la sortie de la turbine, la vapeur du circuit secondaire est refroidie et transformée en eau grâce à un condenseur (circuit tertiaire) dans lequel circule de l’eau froide en provenance de source extérieure. Cette eau, non contaminée est évacuée de deux manières. Soit elle est rejetée, légèrement échauffée, à la source extérieure d’où elle provient (circuit ouvert). Soit elle cède sa chaleur à l’atmosphère dans une tour de refroidissement (circuit fermé). En circuit ouvert, le besoin en eau est de l’ordre de 150 à 230 litres/kWh soit un débit de prélèvement d’environ 50 à 180 m3/s. Ce type de de fonctionnement ne peut être installé qu’au bord de grands fleuves. Toutefois, l’eau prélevée est restituée en quasi-totalité au milieu aquatique à proximité du lieu de prélèvement. En circuit fermé, c’est-à-dire dans le cas d’une centrale équipée d’aéroréfrigérants, le besoin en eau ne représente qu’entre 3 et 7 litres /kWh, soit un prélèvement de l’ordre de 1.5 m3/s. Une partie de l’eau prélevée (environ 20 %) s’évapore dans la tour aéroréfrigérante. L’eau est donc indissociable du fonctionnement d’une centrale nucléaire. Je crois pertinemment que notre pays se donnera les moyens nécessaires pour l’aboutissement de ce projet.
Certains experts estiment que le Burkina Faso manque de personnel qualifié pour exploiter une centrale nucléaire et devra faire appel à du personnel étranger. Partagez-vous cette opinion ? Comment pensez-vous que le pays pourrait renforcer ses compétences locales ?
Tout dépend de la nature du partenariat. Je crois qu’un appui et un renforcement des capacités scientifique et technique dans les différents domaines de l’utilisation de la centrale nucléaire sont prévus. Notre pays est résilient et regorge d’hommes et de femmes compétents et saurait relever le défi.