L’occupation illégale et anarchique du domaine public au Burkina Faso constitue une menace sérieuse pour l’ordre urbain et le bien-être de la société. Cette pratique, bien que persistante, nécessite une attention urgente de la part des autorités et de la population afin de préserver l’intégrité des espaces publics.
Prenant comme exemple de la commune de Ouagadougou, l’occupation du domaine public est règlementée par la DELIBERATION N°2010-006/CO/CAB/DQ, en cours de révision.
Son article 1 stipule : « Le domaine public est l’espace qui se dégage après la mise en œuvre du Plan d’Occupation du Sol (POS) ou plan de lotissement. Les abords des voies aménagées dans les zones non loties tombent aussi dans le champ d’application de la présente délibération. Le domaine public est un patrimoine commun, destiné à la circulation des usagers et à la réalisation d’ouvrages communautaires. La Commune de Ouagadougou en est le gestionnaire et le garant dans le cadre de ses compétences. »
L’autorisation d’occupation du domaine est délivrée par le Maire de l’arrondissement concerné après instruction d’un dossier introduit par le demandeur. Elle donne droit à un prélèvement de taxes dont la grille est toujours fixée par la délibération de 2010.
Dans les faits, beaucoup d’occupations du domaine public se font sans autorisation préalable. Généralement, la majorité des autorisations qui sont données concernent plus des régularisations. D’autres occupations se font par affinité avec les acteurs politiques ou simplement par constat d’une longue durée de vacances d’un espaces public donné. Il est très courant de voir des espaces publics du domaine public occupé à des fins de commerce, de spéculation, d’agriculture, d’élevage, d’exposition, de stockage ou même d’habitation.
Il est impératif de reconnaître que l’occupation illégale du domaine public va au-delà de la simple appropriation de l’espace ; elle porte atteinte à la qualité de vie des citoyens et compromet le développement harmonieux des villes. Les trottoirs envahis, les places publiques monopolisées et les espaces verts sacrifiés dégradent le cadre de vie, restreignent la mobilité et entravent l’accès équitable à ces ressources partagées.
Les autorités gouvernementales ont la responsabilité de faire respecter les lois régissant l’utilisation des espaces publics. Des mesures strictes doivent être mises en œuvre pour dissuader les occupations illégales, tout en garantissant des solutions alternatives pour les personnes concernées. En parallèle, l’éducation civique doit jouer un rôle central pour sensibiliser la population sur les conséquences néfastes de ces pratiques.
La participation citoyenne est également cruciale. Les résidents doivent être actifs dans la préservation de leur environnement en signalant les infractions et en collaborant avec les autorités locales. Un engagement communautaire fort peut contribuer à instaurer une culture du respect des espaces publics et à dissuader les contrevenants.
L’occupation illégale et anarchique du domaine public au Burkina Faso est un défi majeur qui exige une réponse collective. Les autorités, la société civile et les citoyens doivent unir leurs forces pour promouvoir un environnement urbain sain, accessible et propice au bien-être de tous. Il est temps d’agir de manière décisive pour préserver nos espaces publics et construire un avenir urbain durable.