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18 octobre 2024

Entrepreneuriat agricole: Le rôle de la recherche dans la réussite de nos entreprises agricoles

Pour créer une entreprise agricole, il vous faut la terre et beaucoup d’autres éléments que la recherche peut mettre à la disposition des producteurs, ce sont les ouvrages hydrauliques, les kits d’irrigation, les machines et équipements agricoles et les semences.

Dans notre contexte au Burkina, rien n’est acquis. Absolument, tout est à faire ou à refaire. À titre d’exemple, nous recevons une bonne quantité d’eau de pluie en hivernage, mais jusque-là notre recherche n’a pas développé ou n’a pas suffisamment vulgarisé des techniques de retention d’eau pouvant être réutilisée pour la campagne de contre-saison, à l’échelle de l’entrepreneur agricole. Pourtant ailleurs vous avez des systèmes de collecte des eaux de pluie des toits et le stockage dans des réservoirs souterrains.

Toujours sur la question de la maîtrise d’eau, vous verrez qu’en Israël et en Algérie par exemple l’agriculture est pratiquée en plein désert. Ils vont chercher l’eau à souvent plus de 1000 mètres dans le sous-sol. Chez nous à moins de 100 mètres on peut avoir de l’eau, mais jusqu’à ce jour nous ne voyons aucune technologie révolutionnaire en la matière capable de changer le visage de notre agriculture.

Que dire des kits d’irrigation et équipements agricoles. Presque tout est importé. Ce qui fait que ces équipements sont très souvent hors de la portée du producteur moyen, car il suffit que la douane les reclasse parmi le matériel de plomberie ou les équipements industriels et les frais de dédouanement se retrouvent plus élevés que le prix d’achat à l’importation.

Le problème de la semence. Nous voulons des variétés résistantes, à haut-rendement et avec une précocité adaptée à notre climat. Là encore l’extérieur dompte notre recherche nationale. Le cas des semences potagères est inacceptable. Presque tout vient de l’étranger. Si jamais nos chercheurs s’alignent derrière des firmes internationales au lieu de travailler à nationaliser nos semences, un jour viendra à l’entrée de la campagne humide nous allons manquer de semences comme c’est le cas pour les engrais chimiques actuellement.

Je sais que nous avons des chercheurs compétents au Burkina. Mais je pense que l’Etat devrait leur assigné des objectifs clairs et précis. Et surtout mettre en place un dispositif efficace pour la valorisation des résultats des recherches. Nos chercheurs ne pourront pas être utiles à notre secteur agricole tant qu’il leur faudra courir derrière des partenaires occidentaux ou américains pour avoir des financements. C’est une autre forme de dépendance qui ne dit pas son nom.

L’Etat burkinabè doit prendre en charge sa recherche. Elle doit être souveraine. D’ailleurs il n’y aura pas de révolution agricole au Burkina sans la technologie. Mieux cette révolution commencera dans les laboratoires avant de se propager sur le terrain. Si nous laissons les laboratoires des autres dominer notre terrain, nous resterons leurs cobayes pour l’éternité.

Gérard Sanou, entrepreneur agricole

By Ib_Z

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