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8 septembre 2024

Entretien exclusif avec Aboudou Dabo, fervent défenseur de cette danse emblématique

Dans une décision historique, les autorités de la transition du Burkina Faso ont récemment inscrit le KALMA, une danse urbaine emblématique, au patrimoine national. Cette reconnaissance tant attendue a été accueillie avec joie et satisfaction par les acteurs et les passionnés de cette forme d’expression artistique unique en son genre.

Pour mieux comprendre l’importance de cette décision et son impact sur la promotion du KALMA, nous avons eu l’opportunité d’interviewer Aboudou Dabo, également connu sous le nom de Dabs, un acteur culturel burkinabè de renom, consultant culturel, manager d ‘artistes musiciens et auteur du livre « Gestion d’une carrière musicale : La méthode DABS ».

La genèse du KALMA 

Dabs nous éclaire sur l’origine du KALMA, une danse urbaine qui a vu le jour à la fin des années 1980 au Burkina Faso. À ses débuts, des jeunes de Ouagadougou, inspirés par les danses congolaises, ont créé quelque chose de véritablement singulier. Le KALMA se distingue par son absence de musique spécifique, les danseurs improvisant leurs mouvements en fonction des rythmes qu’ils colmatent.

La lutte pour la reconnaissance 

Le combat pour la promotion et la pérennisation du KALMA remonte à plusieurs années, comme l’explique Dabs. En tant qu’organisateur de spectacles dès 1992, il a été témoin de la baisse d’intensité de cette danse dans les grandes villes au profit des villages. Malgré les difficultés et les scepticismes rencontrés, Dabs et ses compagnons n’ont jamais arrêté de militer pour que le KALMA soit reconnu comme patrimoine national.

Le Championnat national du KALMA 

Dans le cadre de la promotion du KALMA, Dabs a lancé le Championnat national du KALMA en 2019. Cet événement vise à attirer l’attention sur cette danse et à créer un engouement autour d’elle. Malgré les contraintes financières, le championnat est devenu une référence, rassemblant chaque année des passionnés et des artistes talentueux.

Une reconnaissance tant attendue 

L’inscription du KALMA au patrimoine national représente une victoire majeure pour Dabs et ses collaborateurs. Après des années de plaidoyer, cette décision ouvre de nouvelles perspectives pour la danse urbaine burkinabè. Elle offre aux danseurs une assurance et une liberté créative, tout en leur permettant de bénéficier du soutien de l’État pour leurs activités.

Perspectives d’avenir 

Pour Dabs, cette reconnaissance est un premier pas vers une reconnaissance internationale, notamment auprès de l’UNESCO. Il appelle à redoubler d’efforts pour reconquérir la place du KALMA dans la sphère des danses au Burkina Faso et à l’étranger.

L’inscription du KALMA au patrimoine national marque une étape cruciale dans la valorisation de cette danse emblématique. Grâce à l’engagement et à la détermination de figures telles que Dabs, le KALMA est désormais prêt à conquérir de nouveaux horizons, tout en restant ancré dans l’identité culturelle du Burkina Faso.

By Ib_Z

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