Dans les marchés du Cameroun, la bouteille d’huile de palme raffinée, qui coûtait habituellement 1 100 FCFA en moyenne au consommateur, est désormais vendue à 1 400 FCFA, selon les ménagères. Mais, cette hausse des prix officiellement désapprouvée par le gouvernement ne semble pas satisfaire les producteurs.
En effet, au cours d’une rencontre entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques organisée le 18 mars 2022 à Yaoundé, sous la présidence du Premier ministre, le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) a plaidé pour une révision des prix officiels encore plus importante. À l’origine de cette requête, se trouve l’explosion des cours des matières premières et du fret à l’international depuis la période post-Covid, situation qui s’aggrave davantage avec la crise russo-ukrainienne en cours.
Concrètement, la plus grande association patronale du Cameroun sollicite du gouvernement une augmentation du prix final du litre d’huile de palme raffinée à 2 040 FCFA. Pareil réajustement des prix correspondrait à une augmentation de près de 1000 FCFA par litre par rapport au prix concerté de 1 100 FCFA officiellement en vigueur, et de près de 700 FCFA par rapport au prix actuellement pratiqué sur le marché, du fait de la conjoncture internationale morose autour des matières premières et du fret.
Selon le Gicam, cette proportion d’augmentation du prix devrait permettre de compenser des surcoûts d’importation de plus de 100 milliards de FCFA qu’enregistrent les raffineurs des oléagineux depuis 2021. Ces coûts supplémentaires sont consécutifs à une hausse de 75% du prix de la tonne d’huile de palme brute sur le marché international, entre janvier 2021 et janvier 2022. Cette situation déjà préjudiciable aux acquéreurs de cette matière première s’est corsée entre janvier et mars 2022 (+35% encore), apprend-on.
Pour rappel, afin d’assurer l’approvisionnement des unités de production d’huile de palme raffinée en activité au Cameroun au cours de l’année courante, le gouvernement a autorisé des importations de 143 000 tonnes d’huile de palme brute. Ces quantités, qui vont certainement aggraver les surcoûts d’importation des unités de transformation, permettent de combler le déficit structurel de production qui atteint désormais 160 000 tonnes par an, selon l’Association des raffineurs des oléagineux (Asroc).