Ceci est une analyse du journaliste d’investigation, Ladji Bama sur les récentes décisions prises par le président de la Transition du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré.
Mon petit conseil du samedi à IB
Bonjour mon capitaine,
Je ne suis qu’un véritable profane dès question militaires. Mais j’écoute beaucoup les techniciens et autres voix autorisées du domaine. Tous s’accordent à dire que ce que tu es en train de faire depuis ton arrivée est une véritable révolution dans le milieu. C’est ça un homme. Il dit et il fait.
C’est de cela que procéderaient les derniers réaménagements au sein des forces armées nationales, avec notamment la dissolution du régiment para de Bobo et du régiment d’artillerie de Kaya, ainsi que la création de groupements en remplacement. Cela, en vue de donner, me dit-on, plus de gabarit à ces unités qui étaient des simples corps, pour plus d’autonomie, plus de responsabilité et plus de capacité opérationnelle. Il se dit même que c’était des dispositions qui devraient prises depuis 2016 2017, au tout début de cette lutte. Vraiment bravo à toi!
Tout cela est tout à ton honneur et je t’en félicite grandement. Cela me conforte dans l’idée que je me fais de toi: un digne fils du Burkina déterminé à libérer les terres de ses ancêtres des mains d’une vermine de ch€napans.
Maintenant, la où je vais te demander d’ouvrir l’œil, c’est la gestion économique et financière du pays. Je te l’ai toujours dit, ta lutte ne peut aboutir sans un assaisonnement integral de la vie publique, sans une croisade sans complaisance contre la corruption.
Tu auras constaté ces derniers temps avec moi, beaucoup d’opérations financières et économiques donnent lieu à des grincements de dents; des passations de marchés juteux par la procédure du gré à gré, au prétexte que tout serait urgent…
Tout ça est à revoir mon capitaine.
De l’ordre est à remettre à tout ces niveaux. Oui, ne t’y méprends surtout pas; c’est un passage obligé, si tu veux aller loin.
J’aurais appris que tu aurais dit que toi, tu veux te concentrer sur la lutte contre le terrorisme et tout ce qui est de la gestion économique et autre, tu aurais relégué cela à un second plan. A charge pour d’autres gens de s’en occuper. Eh bien, mon capitaine, si c’est vraiment le cas, tu commets là une grave erreur. Ressaisis-toi rapidement à ce niveau avant qu’il ne soit trop tard.
C’était mon petit conseil du samedi. Mais ma parole n’est pas d’évangile. Elle peut être royalement ignorée. Mais dame Histoire sera toujours là ; avec son gros calepin et son stylo.
Kato!