Le Burkina Faso s’apprête à franchir une étape cruciale dans sa quête d’autonomie énergétique, surtout au niveau de l’électricité.
La Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) vient d’approuver un financement de 30 milliards de francs CFA destiné à l’extension de la centrale thermique de Komsilga, située à 25 km de Ouagadougou.
Cette décision, prise lors du 141ᵉ conseil d’administration de la BOAD, marque un tournant dans la politique énergétique du pays.
L’ambition est claire : porter la capacité de production de la centrale de Komsilga à 140 mégawatts, soit une augmentation de 50 MW.
Ce projet, qui constitue la quatrième phase d’extension de la plus grande centrale du pays, devrait générer 350 GWh supplémentaires par an.
Une telle augmentation permettrait d’améliorer significativement l’accès à l’électricité pour environ 217 000 habitants, tout en créant 250 emplois directs.
Cette initiative s’inscrit dans un plan plus vaste visant à atteindre un taux d’électrification de 70% d’ici 2025, contre 40 % actuellement.
Le gouvernement burkinabè cherche ainsi à réduire sa dépendance vis-à-vis de ses voisins, notamment la Côte d’Ivoire et le Ghana, principaux fournisseurs d’électricité du pays.
En 2022, le Burkina Faso a importé 1 492 GWh d’électricité, soulignant l’urgence de développer ses propres capacités de production.
Le paysage énergétique actuel du Burkina Faso est un mélange de sources thermiques (364 MW), hydroélectriques (34 MW) et solaires (122 MW).
Cependant, face à une demande croissante, particulièrement intense entre mars et juin, le pays peine à satisfaire ses besoins énergétiques. L’extension de Komsilga apparaît donc comme une réponse stratégique à court terme.
Parallèlement, le Burkina Faso explore des solutions plus avant-gardistes pour son électricité. En juin dernier, des mémorandums d’entente ont été signés avec Rosatom, géant russe du nucléaire, pour la construction d’une première centrale nucléaire dans le pays.
Cette diversification des sources d’énergie témoigne d’une volonté politique forte de transformer le paysage énergétique national.
L’investissement de la BOAD dans l’extension de Komsilga représente ainsi bien plus qu’un simple projet d’infrastructure.
C’est un pas décisif vers l’indépendance énergétique du Burkina Faso, avec des implications profondes pour son développement économique et social.
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