Le groupe d’auto-défense, koglwéogo de l’arrondissement 8 de Ouagadougou a apporté un démenti à l’information selon laquelle un homme a été arrêté dans ledit arrondissement. Les membres de ce groupe réfutent les propos qui tentent d’attribuer leur groupe de koglwéogo a un opérateur économique notamment Amidou Ouedraogo dit Amid’Carreau. C’est ce que nous ont confie ceux-ci lorsque nous les avons rencontres le 3 septembre 2022, dans leur quartier general sise à l’arrondissement 8 Zongo-Nabiitenga.
Une information a circulé sur les réseaux sociaux au cours de la semaine, qu’un homme qui se déguisait en femme pour mieux tromper ses agresseurs en vue de les dépouiller de leurs biens, a été mis aux arrêts par le groupe d’autodéfense, les koglweogo de l’arrondissement 8 de Ouagadougou précisément les Koglweogo de Zongo Nabiitenga. La même nouvelle qui a eu pignon sur rue, faisait la révélation que ce groupe de koglwéogo de l’arrondissement a été créé par un opérateur économique bien connu de la place en la personne de Amidou Ouédraogo affectueusement appelé Amid carreau, président de la Chambre régionale de la Chambre du commerce et d’industrie.
Notre équipe a pu prendre langue avec les koglweogo concernés à l’arrondissement 8 de Ouagadougou pour s’en enquérir de la réalité des faits et comprendre ce qui en était exactement. Aux cours de la du journée du 3 septembre 2022, aux environs de 12h , nous avons trouvé des koglwéogo assis en nombre dans leur quartier général sis à Zongo Nabiitenga, derrière la société de cimenterie Diamond Cement.
Assis en groupe comme certainement à l’accoutumée, des jeunes ainsi que des vieux qui composent ce groupe, se prêtent volontiers à nos questions. Pour El hadj Salif Ouédraogo, vice-président des koglwéogo de l’arrondissement 8, leur structure a été mise en place depuis le 20 août 2022, en présence de plusieurs autorités coutumières, des représentants des forces de défense et de securité (FDS) à savoir la police et la gendarmerie. Pour lui, il s’est avéré nécessaire de porter sur les fonts baptismaux le groupe d’autodéfense afin de parer aux difficultés sécuritaires dans leur arrondissement en étroite collaboration avec les forces de défense et de sécurité. Leur groupe, quelques temps après sa mise en place, à travailler en vue de mettre hors d’état de nuire certains personnes nuisibles à la quiétude des populations, a t- il laissé entendre. Le vice-président des koglwéogo a expliqué que leur surprise a été grande de constater que des informations sur les réseaux sociaux faisant état de l’arrestation par eux d’un homme, qui se déguisait en femme pour pouvoir agresser ces victimes une fois dans la pénombre.
Selon le mode opératoire de cet homme, il se déguise en femme et lorsqu’un homme lui fait des avances, il en profite pour déposséder en cours de route celui-ci de ses biens une fois que celui- ci le remorque dans l’obscurité, a-t-on appris.
Amidou Carreau est, certes natif de la localité mais n’est point le propriétaire des Koglwéogo
« Nous avons appris comme tout le monde que cet agresseur d’une autre espèce a été pris dans l’arrondissement 8 mais nous ne savons rien de cela puisque notre groupe n’a point arrêté cet homme. Nous ne sommes pas au courant de cet agresseur dont on parle. Ici nous avons mis la main sur des jeunes filles voleuses», a confié le vice-président Salif Ouédraogo. Il a marqué son ahurissement par rapport à l’information selon laquelle, le groupe d’auto- defense serait la propriété de l’opérateur économique Amidou Ouédraogo dit Ami’d Carreau. Pour lui, cet homme n’est ni de près ni de loin mêlé à la création de leur groupe d’auto-defense.
« Le groupe des koglwéogo est né de la volonté des chefs coutumiers, des populations de la zone afin d’encourager les initiatives de sécurisation de l’arrondissement » a precisé Salif Ouedraogo. Le vice-président des koglwéogo de Zongo-Nabiitenga a indiqué qu’à la création de leur association, ils ont adressé des lettres de soutien à plusieurs personnes de ressources au sein de la population y compris des corps comme la police et la gendarmerie. « Lors de la remise des lettres de soutien aux personnes de ressources, Amidou Carreau n’était pas au Burkina Faso. Par conséquent, nous n’avons pas pu lui remettre notre carte de demande de soutien. Ce n’est qu’à quelques semaines après la création de notre association qu’il est rentré au pays. C’est vrai qu’il est natif du village mais notre structure ne lui appartient pas. Nous demandons du soutien à tous ceux qui peuvent nous aider sans exception parce que nous exécutons un travail de sécurité des personnes et des biens, donc nous sommes pour la quiétude de l’ensemble des populations. Celui qui a publié cette information a certainement un autre dessein qui n’est pas celui d’informer honnêtement les populations », s’est –il indigné. A ce effet ces koglwéogo demandent à ce qu’une enquête soit ouverte pour que la vérité éclate sur cette affaire d’accusation. Ils qualifient d’allégations ces dires. C’est aussi l’avis de Ablassé Kouanda, un des koglwéogo de l’arrondissement 8. « Nous sommes vraiment en colère et nous voulons que la vérité éclate dans cette affaire. Les koglwéogo ne peuvent appartenir à un individu. Ils appartiennent à tout le monde et travaillent pour tout le monde. Certes Amidou Ouédraogo est natif d’ici mais cela ne fait pas de lui le propriétaire des koglwéogo de l’arrondissement. Nous dépendons du chef des koglweogo du Kadiogo qui est à Tanghin Dassouri. A notre création aussi bien les personnes de ressources de l’arrondissement, des autorités que des fondateurs de Koglweogo étaient présents. Nous voulons qu’une plainte soit déposée contre cet informateur qui ne va pas à la source pour connaitre la réalité des faits », s’est –il offusqué. Quant au secrétaire des Koglwéogo, Ibrahim Belem, ce sont des personnes mal intentionnées qui distillent de fausses informations sur l’association des Koglwéogo « Tou-Sida », qui, pourtant travaille pour la quiétude des populations. « Nous sommes en synergie d’actions avec les autres koglwéogo existant au plan national et nous ne voulons pas d’accusation non fondée contre notre structure qui abat un travail pour la sécurité des personnes et des biens en étroite collaboration avec nos FDS à qui nous rendons hommage pour le travail abattu », a- t-il conclu.
Par Somborignan Kissangoulé