L’opérateur économique, Tinga Martin Sawadogo séjourne à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou depuis le mercredi 21 juin 2023, selon le média burkinabè en ligne Kaceto.
Entendu pour la deuxième fois toute la journée du 21 juin 2023 par la section de recherche de la gendarmerie de Ouagadogou suite à une plainte déposée contre lui par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCIBF), l’opérateur économique, Tinga Martin Sawadogo a finalement été déposé dans la soirée à la Maison d’arrêt de correction de Ouagadougou (MACO).
Il est poursuivi dans cette affaire pour des faits de « diffamation et d’injures » après qu’il ait publié sur sa page Facebook, un texte dans lequel il met en cause la gestion de la CCIBF.
Son mémoire devant le parquet n’a donc pas suffi à convaincre le parquet de sa bonne fois dans le différend qui l’oppose à la CCIBF. Tout se jouera devant les juges dans un procès dont l’audience doit être fixée au plus tard dans deux semaines.
En rappel, le 3 juin, dernier, sur sa page Facebook, il avait indiqué que la Chambre de commerce qui a été instituée par la France « gère un pactole de plus de 300 milliards de F CFA par an en toute discrétion » ainsi que « des infrastructures construites sur fonds publics telles que Ouaga Inter, BVA1-2, le port sec de Bobo, des écoles de formation, des centres financiers, etc. »
Pis, selon toujours Tinga Martin Sawadogo, c’est la CCIBF qui gère la plateforme SYLVIE de la douane, les terminaux portuaires du Burkina au Togo, Bénin, Ghana, Côte d’Ivoire », le tout dans l’opacité totale, car n’ayant pas « de compte à rendre au trésor public comme les autres EPE ». Chose assurément incroyable, on y apprend que le titre foncier du siège de la CCIBF est au nom de la …France.
Des accusations que la CCIBF avait balayées du revers de la main dans une « mise au point » publiée le 5 juin. L’institution chargée de la promotion du secteur privé au Burkina avait rappelé que Tinga Martin Sawadogo avait échoué aux élections consulaires de 2016, mais avait été par la suite nommé chargé de mission du président de la CCIBF, puis comme administrateur représentant la Chambre au sein du conseil d’administration de l’Ecole nationale des douanes.
Deux postes dont il a démissionné quelques années après avant de créer en 2020 une association dénommée « Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso ». Attraits en justice, lui et ses camarades condamnés le 14 mai 2020 sous astreinte « à cesser immédiatement l’usage de la dénomination « Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso ».
La nouvelle séquence judiciaire qui s’ouvre n’est donc que le dernier épisode d’un différend qui oppose les deux parties.
Laissé libre après son audition, Tinga Martin Sawadogo devrait être à nouveau entendu demain à la gendarmerie.
Affaire à suivre