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27 novembre 2024

Burkina: « Nous avons le dos au mur, il faut absolument aller à la réconciliation nationale pour sauver notre patrie », Président Conseil régional de la jeunesse du Centre

Le Président du Conseil régional de la jeunesse du Centre, Djibril Bamogo, a accordé un entretien à www.minute.bf. Au cours des échanges le jeune leader s’est longuement prononcé sur la situation nationale du pays marquée par l’insécurité et la réconciliation nationale. Lisez

Comment appréciez-vous la gestion du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) à l’épreuve de la sécurisation du pays ?

Nous n’avons pour rôle d’apprécier la gestion du MPSR encore faut-il qu’il existe toujours, parce que pour nous le MPSR n’existe plus ou du moins officiellement. Cela dit nous apprécions la gestion du pouvoir d’Etat et les actions du gouvernement guidées par SEM Paul Henri Sandaogo DAMIBA.

Nous sommes dans une période transitionnelle avec des défis énormes à relever notamment celui de l’insécurité et comme tout jeune, nous aspirons à la prise de décisions fortes et concrètes à même de créer des conditions favorables et adéquates à la sécurisation des biens, des personnes et du territoire tout entier. Nous constatons une recrudescence des attaques terroristes sinon une dégradation continue de la sécurité malgré les nombreux efforts déployés par les autorités. Nonobstant, nous reconnaissons la prise de décisions assez conséquentes que nous jugeons insuffisantes parmi lesquelles la création du commandement du théâtre des opérations de sécurité, la création des zones d’intérêt militaire, la création d’un corps de veille des volontaires de la patrie et j’en passe. Nous restons dans l’espoir qu’un bon maillage de ces mesures puissent contribuer à soulager la souffrance des populations sous le joug du terrorisme.

Le président Bissau Guinéen, président en exercice de la CEDEAO semblait dire que le Burkina est de retour sereinement sur le plan sécuritaire. Cela est également votre avis ?

Non, je ne suis pas de cet avis mais ça reste qu’un avis. Les chefs d’Etat ont tendance à être solidaires de leurs homologues peu importe la situation. Certes, il existe des efforts mais à ce stade aucun citoyen lamda qui vit les réalités terrain ne vous dira que le Burkina est de retour sereinement sur le plan sécuritaire bien au contraire.

De façon spécifique que peut faire la jeunesse pour accompagner l’effort de guerre… ?

Comme action d’accompagnement, la jeunesse peut faire le renseignement, collaborer fortement avec nos FDS, promouvoir la stratégie de la cohésion sociale et la charte de vivre ensemble et sensibiliser les communautés sur le patriotisme et l’engagement citoyen et également se mobiliser pour défendre leur village et ville comme ils le font actuellement pour ceux qui en ont la capacité.

Aussi, la jeunesse régionale du Centre s’est engagée à travers la mise en œuvre d’un projet dénommé « Jeunesse engagée pour la paix dans la région du Centre ».  C’est un projet qui vise essentiellement à faire barrage au terrorisme et à l’extrémisme violent à travers la sensibilisation et l’engagement de la jeunesse. Plusieurs actions qui seront implémentées à travers ce projet pourront à terme contribuer à lutter efficacement contre le terrorisme.  

Avez-vous le soutien nécessaire pour réussir ce projet ?

Nous sommes à la mobilisation des fonds d’autant plus que le budget n’est pas encore bouclé.Nous gardons l’espoir que les autorités ainsi que toutes les forces vives de la nation accompagneront ce projet.  

Il est question aujourd’hui de mettre la réconciliation nationale au cœur des priorités nationales. Quelle contribution des jeunes pour une paix réelle au Burkina Faso ?

Il est clair et impérieux qu’il faut que les filles et fils du Burkina Faso se réconcilient.  La question de la réconciliation a toujours été abordée par les différents régimes qui se sont succédé au pouvoir ces dernières années. Nous avons le dos au mur, il faut absolument aller à la réconciliation nationale pour sauver notre patrie. Il ne s’agit pas uniquement de parler de la réconciliation politique uniquement mais aussi et surtout de la réconciliation au sein des communautés pour que le vivre-ensemble soit une réalité au Burkina Faso. Cette question a été abordée par le régime de Roch Marc Christian Kaboré et avec l’avènement du MPSR, le président du Faso Paul Henri Sandaogo Damiba est également dans la dynamique de promouvoir la réconciliation nationale.

Justement dans ce sens une rencontre a été initiée entre les anciens chefs de l’Etat Burkinabè par la Transition. Comment voyez-vous cette initiative du Chef de l’Etat ?  

L’initiative d’une rencontre entre les anciens chefs d’Etat du Burkina est très bonne. Je me dis qu’il fallait mieux la préparer afin de disposer les esprits des uns et des autres à aller dans ce sens.  Pour que cette initiative puisse porter fruit, il faut une forte adhésion populaire à l’idée et c’est ce travail qu’il faut accentuer. C’est une très belle démarche de la part de la Transition. Elle a surpris les Burkinabè.

L’ancien président Blaise Compaoré a foulé le sol Burkinabè après un temps d’exil politique. Cela est –il un acte fort de la réconciliation nationale au Burkina Faso ?

Le président Blaise Compaoré en acceptant de fouler le sol burkinabè après huit années d’exil, cela peut être vu comme un geste fort de la réconciliation nationale dans la mesure où il peut apporter sa contribution pour permettre de faire sortir le pays de la situation actuelle. Il a un rôle majeur à jouer dans cette lutte contre le terrorisme. C’est un geste fort d’accepter répondre à l’invitation du président Faso.

Une lettre récente de l’ancien président Blaise Compaoré fait état d’une demande de pardon au peuple Burkinabè et à la famille Sankara. Quel regard vous portez sur cela ?

L’arrivée de l’ancien président lui-même était un geste fort. A cela s’ajoute l’arrivée d’une mission spéciale dirigée par le ministre ivoirien Ali Coulibaly avec une lettre où il demande pardon.  Ce geste est une bonne chose également.  Un prophète le disait si bien Melsichedek que la paix n’est pas un mot qu’il faut conjuguer mais c’est un acte qu’on pose.  

Vous avez été élu Président du Conseil régional du Centre. Dites-nous comment vous travaillez pour une synergie d’actions entre les différents jeunes de toutes les sensibilités dans la région du Centre ?

Au cours de mon installation au mois de mars dernier, nous nous sommes donné pour défi d’unifier la jeunesse du Centre de toutes les sensibilités. Lors de nos activités, nous convions les divers leaders des associations de jeunesse dans un esprit holistique et dans une démarche inclusive pour prendre en compte toutes les préoccupations des uns et des autres. Nous prenons en compte toutes les couches de jeunesse à savoir la jeunesse rurale, la jeunesse du secteur formel et informel, la jeunesse syndicale, la jeunesse politique. Nous travaillons à rassembler toutes les sensibilités afin de pouvoir édifier conjointement un Burkina de paix et développé tel que nous le souhaitons. Nous travaillons à aplanir les divergences et les clivages au sein de notre jeunesse. Je place mon mandat sous le signe de l’union sacrée des différentes forces de la jeunesse du Centre.  Nous faisons un management qui permet d’associer toute la jeunesse régionale sans discrimination aucune dans la gestion de nos activités.  Nous avons une écoute attentive vis-à-vis de tout jeune.

Qu’avez-vous à dire pour clore notre entretien ?

Mon cri du cœur est que la jeunesse régionale accueille avec enthousiasme et engagement notre projet ambitieux d’une jeunesse engagée pour la paix.  Nous restons convaincus qu’avec l’adhésion de toutes et de tous, ce projet pourra apporter une contribution solide à l’assise de la paix dans la région du Centre et au-delà au Burkina Faso.  Nous demandons à l’ensemble de la jeunesse de faire sienne ce projet.

Je vous remercie.

Minute.bf

By Ib_Z

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