Si des noms comme Kwamé N’kruma, Sékou Touré, Ouezzin Daniel Coulibaly et bien d’autres sont connus de la lutte indépendantiste de l’Afrique, cela n’est pas le cas de Hadja Mafory Bangoura (Guinée / 1910 – 1976).
Mère courage de la nation guinéenne, Bangoura est une héroïne de la lutte pour l’indépendance de la Guinée-Conakry. Elle ne fait pas partie de la frange privilégiée de la société guinéenne et a donc tout à gagner d’un changement social.
Elle n’est pas non plus employée par le pouvoir colonial et n’a donc pas peur de perdre son gagne-pain.
Ces deux caractéristiques, associés à la personnalité extraordinaire de Bangoura vont en faire un terreau particulièrement fertile à l’appel révolutionnaire, anticolonialiste et activement ouvert à l’émancipation des femmes du futur président Sékou Touré et de son Rassemblement Démocratique Africain (RDA).
Lors de l’indépendance du pays, Bangoura occupa de nombreuses fonctions liées aux femmes au sein du gouvernement de Sékou Touré avant d’hériter du poste de ministre des affaires sociales en 1971.
Cinq ans plus tard, elle décède en Roumanie, c’est alors toute une nation, qui pleura cette mère qui avait bravé les codes sociaux pour à la fois la nourrir et l’émanciper.