Conçu par l’ingénieur burkinabè Adama Sawadogo et son homologue français Francis Bourrières, le bracelet iCivil permet d’enregistrer le nouveau-né avec un code unique qui le relie à un certificat de naissance numérique. Déjà déployée au Burkina Faso et tout récemment au Tchad, les concepteurs ciblent de nouveaux pays.
iCivil, une plateforme d’enregistrement de l’état civil, utilise smartphones et bracelets connectés pour la création et la mise à jour d’un dossier numérique du nouveau-né. Un identifiant sous forme de code à bulles délivre une signature numérique lisible via une carte. Le code unique renvoie au dossier numérique de chaque citoyen sur les serveurs nationaux. Le dossier numérique assure le suivi de santé de l’enfant tout au long de sa vie, et favorise l’accès de ce dernier aux services publics, bien au-delà des soins sanitaires.
Adama Sawadogo, ingénieur burkinabè, s’est intéressé à la problématique des enfants fantômes. Pour trouver une solution, il s’est associé à son homologue français Francis Bourrières, et ensemble, ils ont conçu iCivil avec pour objectif de moderniser l’établissement d’état civil. Pour faciliter son implémentation, ils travaillent avec des organisations internationales comme le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), l’UNICEF, et le Programme alimentaire mondial (WFP), pour former des sages-femmes à l’utilisation des technologies connectées visant à enregistrer les naissances directement dans le système national.
Au Burkina Faso où iCivil est basée, l’obtention d’un certificat de naissance nécessitait parfois de voyager d’une localité à une autre pour se rendre au bureau d’état civil. Une fois sur place, il fallait encore faire face aux démarches administratives lentes et coûteuses. Pour de nombreux Burkinabès, cela signifiait des dépenses et des déplacements qu’ils ne pouvaient pas se permettre, laissant des milliers de citoyens sans les documents nécessaires pour accéder aux services de base, comme la santé et l’éducation.
L’adoption de la plateforme iCivil permet ainsi aux populations, en particulier les personnes défavorisées, de contourner ces obstacles. Les parents ont la possibilité de se rendre dans n’importe quel bureau central d’enregistrement et d’obtenir ces documents, car les informations relatives à leur enfant sont disponibles dans une base de données nationale. La technologie permet aussi de faciliter le travail des sages-femmes qui effectuent désormais l’enregistrement des naissances directement dans le système central, depuis les maternités des centres de santé. Elle permet aussi aux agents administratifs impliqués dans les procédures de voir quand a lieu une naissance, et la localisation du centre de santé.
Déjà déployée depuis 7 ans dans une centaine de centres de santé au Burkina Faso, iCivil s’est étendue au Tchad en janvier 2022, en collaboration avec l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANATS), l’administration nationale tchadienne en charge de l’état civil et d’autres parties prenantes. Plusieurs pays envisagent de s’équiper de ce dispositif d’enregistrement des naissances d’après les concepteurs.