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10 novembre 2024

Burkina : des étudiants terroristes pourquoi l’information nous émeut tant?

Ce 04 avril 2022, fut marqué à l’Assemblée Législative de la Transition par le grand orale de SEM Albert OUEDRAOGO, premier ministre du Burkina Faso.

Si les interventions des désormais députés ont été les unes aussi pertinentes que les autres, une marqua singulièrement l’assemblée. Et même après, les réseaux sociaux et les causettes vespérales ont été suffisamment influencés par cette nouvelles. Pour cause, des étudiants se seraient enrôlés dans des groupes terroristes.

Ma question, c’est pourquoi cette information nous émeut tant?

À écouter l’opinion publique, cette information paraît étonnée toute la nation. Elle se révèle comme une chose inattendue.

Et pourtant, non! Elle se montre comme la logique la plus probable que réserve notre système éducatif de façon générale et nos universités publiques de façon particulière à nos étudiants.

Loin de ce que la majorité de nos leaders d’opinion pensent à longueur de journée, le terrorisme (abusivement appelé dijadiste) ne trouve pas ces premiers fondements (pour moi) dans les doctrines religieuses ( pas en tout cas celui qu’on connait dans nos contrées). Bien au contraire, il est né de l’échec même de nos politiques au développement dont le plus criard est la déconnexion totale de nos curculas avec les demandes du moments. Les religions dites #terrorigènes sont nées sous d’autres cieux, pourquoi les gouvernants de ces contrées sont parvenus à se décharger de ces obscurantismes? Tout simplement grâce à l’éducation.  Il y a longtemps, des belles âmes bien averties avaient tiré la sonnette d’alarme sur la dangerosité de nos programmes d’enseignement. Cela n’a offusqué personne. Que des étudiants s’enrôlent dans des groupes de mafi*eux n’est que la suite logique.

Lorsque j’allais à l’université de Ouagadougou en 2009-2010, nous étions près de sept cent étudiants en première année. Aujourd’hui, ce nombre a doublé sinon triplé dans cette filière au même niveau. Et quand on s’y inscrit on y met six ans pour une licence qu’on était sensé avoir en trois ans.

Comment ne pas se radical*iser lorsque qu’à l’université de mon pays on m’oriente en Allemand alors que j’avais pour choix de faire des études de droit ?

Comment ne pas se radicali*ser quand des professeurs d’université se donnent le malin plaisir d’attribuer 600 zéros à toute une promotion ? (Les étudiants sont-ils si abrutis et si cancres ?)

Comment ne pas se radical*iser quand des professeurs désertent les universités publiques où ils sont payés au mois pour aller faire de la vacation à l’international, pour ne revenir que pour distribuer des photocopies à bosser et à composer dans les 07 jours qui suivent?

Comment ne pas se faire enr*ôler lorsqu’on vous distribue des notes sans copies et sans aucune possibilité de réclamation? Comment ne pas se radicali*ser lorsque des étudiants poursuivent des mois durant leurs directeurs de mémoire juste pour la validation de leur thème de recherche ?

Comment ne pas se radicali*ser lorsque dans des filières aussi cruciales telles que la médecine, des étudiants piquent la folie où sont pris de surmenage parque juste des enseignants trouvent la sadique envie de leur bombarder plus de dix  évaluations en une semaine ? Comment ne pas se radical*iser lorsque que rentré le soir à la maison, l’étudiant se rend compte que les 20 ans passés sur les bancs du primaire jusqu’à l’université en passant par le secondaire, n’est qu’une perte de temps, qu’il est le dernier de sa génération et que tous ses rêves ne sont que des illusions qu’il se faisait?

Comment ne pas se radicali*ser lorsque des milliers d’étudiants,  têtes bien pleines et mains chargées de licences et autres masters, sont abonnés au chômage sans qu’aucune mesure gouvernementale sérieuse ne prenne à bras le corps leur situation ?

Tout n’est que logique,  et puisque notre système éducatif a refusé de favoriser la première qui est celle d’aider les enfants du peuple à sauver leur patrie, elle génère alors la seconde logique qui, cette fois-ci travaille à produire l’effet contraire.

Qu’on retienne ceci, le pire des radicaux, est celui qui n’attend rien de son pays. Malheureusement, il y a longtemps que certains Burkinabè n’attendent plus rien du Burkina Faso.

Peut-être même que nous n’assistons qu’à l’ouverture de l’un des battants de la porte de l’e*nfer de Pr BADO. Attention !

Vers qui pleurerons-nous, nous avons nourri (sinon que nous continuons de nourrir) le mons*tre qui risque de nous dév*orer tous.

Bambingnélé Philipe Ouedraogo

By Ib_Z

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