Le Burkina Faso se trouve à un tournant décisif avec le lancement de l’Initiative présidentielle « Faso Mêbo », qui signifie littéralement « Le Burkina d’abord ». Ce programme phare ambitionne de corriger les déséquilibres historiques dans la répartition des infrastructures et des services publics, en mettant un accent particulier sur les localités rurales souvent laissées pour compte.
Selon les autorités, « Faso Mêbo » vise à répondre de manière urgente aux besoins des populations en matière d’accès aux infrastructures essentielles. Les axes prioritaires incluent la construction et la réhabilitation de routes rurales, le raccordement des zones isolées à l’eau potable, l’électrification de plusieurs villages, et la mise en place d’écoles équipées. Pour répondre aux défis sanitaires, des centres de santé communautaires seront également construits ou rénovés, accompagnés de formations au personnel médical.
Un élément clé de cette initiative réside dans l’approche participative adoptée par l’État. Les populations locales, à travers des comités consultatifs, sont invitées à s’impliquer directement dans le choix et la priorisation des projets. Cette méthode vise à garantir une meilleure utilisation des ressources allouées tout en assurant une adhésion durable des bénéficiaires.
Cependant, des défis de taille se posent. Les questions de financement occupent une place centrale, dans un contexte économique où les ressources budgétaires sont limitées. Pour y pallier, le gouvernement prévoit des partenariats public-privé (PPP) et des financements auprès de bailleurs internationaux. Par ailleurs, l’insécurité persistante dans certaines régions du pays pourrait ralentir la mise en œuvre des projets dans les zones les plus affectées.
Malgré ces obstacles, « Faso Mêbo » suscite un large espoir au sein des populations. Pour beaucoup, ce programme représente une opportunité de réduire les inégalités socio-économiques, de désenclaver les zones rurales et de poser les bases d’un développement harmonieux et durable. Le succès de cette initiative pourrait redéfinir le modèle de gouvernance du Burkina Faso et renforcer la cohésion nationale.