Des faux billets d’une valeur de sept milliards de F CFA étaient en cours de fabrication, gendarmerie
La cellule économique et financière de la section de recherches de la troisième légion de gendarmerie de Ouagadougou a annoncé ce lundi le démantèlement d’un réseau de fabrication de faux billets en euros et en dollars d’une valeur totale de 7 milliards de francs CFA.
Selon le lieutenant Justin Bagré, commandant de la section de recherches, les neuf sacs de coupons de papier apportés par les délinquants pour la reproduction auraient donné, selon leurs estimations, 7 milliards de francs CFA en fausse monnaie. Ces individus avaient investi environ 50 millions de francs CFA dans leur projet et prévoyaient de mettre les billets contrefaits en circulation sur les marchés et dans les banques.
Les membres de ce réseau, formés à la fois localement et à l’étranger, opéraient depuis 2016 à l’aide d’une machine sophistiquée surnommée « le moulin à billets ». Cette machine leur permettait de fabriquer des coupures de billets de 100 euros et de dollars, qu’ils mettaient ensuite en circulation auprès de leurs victimes.
Le réseau, composé de quatre individus, dont deux sont en cavale, est accusé d’association de malfaiteurs, de monnayage, d’escroquerie, de blanchiment de capitaux en bande organisée, et de détention illégale d’armes de guerre. Deux autres membres, considérés comme les têtes pensantes du groupe, opéraient depuis la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou où ils sont actuellement incarcérés.
Le mode opératoire de ce réseau était particulièrement ingénieux. La machine utilisée disposait de deux boîtiers, un pour les bons billets et l’autre pour les faux. Lors de la première rencontre avec une victime, les malfrats fournissaient de véritables billets. Par la suite, prétextant des pannes ou des variations de couleur des billets, ils incitaient leurs victimes à investir davantage, avant de leur remettre des billets contrefaits.
Les présumés délinquants seront présentés dans les prochains jours devant le procureur pour la suite de l’enquête, a conclu le lieutenant Bagré.
Allen Schezar