Initiative « VDP financiers internationaux  » : « A défaut d’être au front pour la patrie, nous contribuons financièrement », Dominique Zaïda

Le Burkina Faso traverse actuellement l’une des pires crises de son histoire, une situation qui perdure depuis maintenant 9 ans. Pour faire face à cette crise, les autorités vont mettre en œuvre plusieurs initiatives, notamment celles visant à renforcer les effectifs des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) à travers les Volontaires de la Défense de la Patrie (VDP), ainsi qu’une initiative de contribution volontaire appelée « Effort de paix ». Certains sont au front pour défendre la patrie avec les armes. D’autres, à défaut d’y être, contribuent financièrement chaque mois. D’où l’initiative  » VDP financiers internationaux », lancés par des Burkinabé vivant aux Etats-Unis. Comment y contribuer? Qui peut contribuer? Éléments de réponse avec Dominique Zaïda, l’un des représentants de l’initiative.

Dominique Zaïda

Echomagazine : Pouvez-vous vous présenter et décrire votre rôle actuel en tant que volontaire de la défense de la patrie dans le domaine financier ?

Dominique Zaïda : Je suis Dominique Zaïda, Burkinabè résidant à New York. Mon rôle est de contribuer et de mobiliser tous mes camarades pour l’effort de paix au Burkina Faso. Nous sommes tous convaincus que personne ne le fera à notre place. Par conséquent, c’est à nous, Burkinabè, de nous organiser et de faire en sorte que notre pays ne tombe pas entre les mains de ces hommes sans foi ni loi. Nous devons tout faire pour que cela n’arrive pas.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager dans la défense de la patrie, spécifiquement dans le domaine financier ?

C’est le patriotisme qui m’a le plus motivé. La patrie traverse des moments difficiles et a besoin de tous ses fils et filles pour se relever. Afin d’apporter notre contribution, nous avons lancé l’initiative « VDP financiers internationaux ». Bien que nous ne soyons pas sur place au pays, nous pouvons tout de même contribuer financièrement pour soutenir ceux qui défendent la patrie. C’est pourquoi nous avons lancé cette collecte de fonds, afin de soutenir à notre manière nos frères qui, jour et nuit, défendent notre pays.

Depuis combien de temps êtes-vous impliqué dans cette cause ?

L’initiative est née avec l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré. Lorsque nous avons perçu son engagement ferme pour la libération du pays, je me suis dit que c’était exactement ce que nous attendions. En effet, on ne peut pas prétendre à une chose et son contraire. Dès lors, je me suis impliqué corps et âme et je contribue constamment pour atteindre l’objectif noble de défendre notre pays.

Comment conciliez-vous votre engagement patriotique avec vos obligations professionnelles ?

Ma profession et mon engagement patriotique sont deux aspects que je parviens à concilier sans difficulté. L’un n’entrave en rien l’autre. Bien que ma profession soit essentielle, il est également crucial de souligner que notre patrie est en danger. C’est grâce à l’existence du Burkina Faso que je suis Burkinabè. Nous sommes certes aux États-Unis, mais ce que nous recherchons ici, en partie, est pour le bien de notre pays. Nous y avons laissé nos familles, au Burkina Faso. Il est inconcevable de rester les bras croisés en voyant notre pays se détériorer.

Quel est votre niveau de mobilisation à ce jour ?

Je ne vais pas expliciter les actions que nous avons entreprises, mais je peux vous assurer que nous nous sommes énormément investis depuis le lancement des initiatives. Prenons l’exemple de l’APEC : nous y avons souscrit, et notre famille également. Nous encourageons activement les gens à s’engager à tous les niveaux. Ici, aux Etats-Unis, nous discutons avec nos frères pour leur montrer l’importance de s’investir dans cette lutte pour sauver notre pays. Et je peux vous assurer que beaucoup se sont déjà engagés.

Quelles sont les principales activités ou initiatives que vous avez entreprises jusqu’à présent ?

La plupart des activités que j’ai entreprises jusqu’à présent sont de nature familiale, et je préfère ne pas entrer dans les détails pour l’instant. Toutefois, il est important de souligner que je n’hésite jamais à soutenir des initiatives visant à défendre les intérêts du pays, car je suis naturellement sociable.

Qui peut contribuer et comment le faire ?

L’initiative « VDP financiers internationaux » est ouverte à tout Burkinabè vivant hors du Burkina Faso. Elle est née aux Etats-Unis afin d’impulser la contribution financière permanente et mensuelle des Burkinabè de l’extérieur à l’effort de paix. Nous sommes sur de bons rails pour réussir cette initiative. Je suis confiant.

Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans votre rôle ?

Les principaux défis de cette initiative résident dans le pessimisme de certains de nos compatriotes. Nous travaillons donc intensément à leur faire comprendre l’importance de notre démarche et la nécessité de s’y investir.

Comment évaluez-vous l’impact de votre travail sur la communauté ou la cause que vous défendez ?

Je ne veux pas me vanter, mais je peux vous assurer que les retours sont très positifs. Les agents apprécient grandement notre travail. Nous nous efforçons de garantir que leurs contributions laissent une trace et nous leur rendons compte de ce qu’ils apportent à cette initiative. En constatant que les résultats sont positifs, ils n’hésitent pas à s’engager davantage

Y a-t-il des projets spécifiques que vous avez soutenus financièrement qui ont eu un impact notable ?

Je peux affirmer avec certitude que parmi les projets de levée de fonds que nous avons lancés, il n’y en a jamais eu un seul qui se soit soldé par un fiasco.

Pouvez-vous décrire votre rôle spécifique en tant que volontaire financier pour la défense de la patrie ?

En tant qu’acteur de terrain, je m’efforce de sensibiliser les gens à l’importance de s’engager dans cette initiative pour soutenir notre patrie

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’engager dans la défense de la patrie sur le plan financier ?

À mes yeux, notre pays traverse une période difficile et c’est maintenant que les filles et fils doivent se lever ensemble pour aider la nation à se redresser. Personne ne souhaite voir le pays sombrer ou tomber entre de mauvaises mains. Beaucoup d’entre nous ici aspirent à retourner investir dans notre patrie. La situation est critique, c’est donc le moment de l’union sacrée. À travers cette épreuve, nous avons l’opportunité de prendre en main notre destinée en termes de souveraineté et de tracer de nouvelles trajectoires pour l’avenir.

Comment évaluez-vous la situation du pays depuis les USA ?

La situation dans le pays a considérablement évolué récemment par rapport aux années précédentes. Bien qu’il reste encore des foyers d’attaques, il est nécessaire d’être honnête et de reconnaître que les choses ont changé depuis plusieurs mois déjà. Bien sûr, la guerre implique des pertes à un moment donné. C’est un mal nécessaire. On ne peut pas atteindre un objectif sans faire face à des difficultés. Cependant, une chose est sûre : nous allons triompher, car notre stratégie nous mène inévitablement vers la victoire.

Comment appréciez-vous la situation actuellement marquée par une lecture transversale des médias occidentaux et la prolifération des fakes news ?

Il est essentiel de reconnaître que l’accès généralisé aux réseaux sociaux permet à des individus mal intentionnés de manipuler l’opinion à leur guise. Par conséquent, il incombe aux autorités de prendre des mesures fermes contre tout média qui fait l’apologie de ces individus, en appliquant des sanctions appropriées. Heureusement, la population burkinabè est mature et ne se laisse pas influencer par de telles tentatives. Pour ceux parmi les Burkinabè vivant à l’étranger qui cherchent à miner le moral des compatriotes au pays ou des combattants sur le front, il est crucial que l’État adopte une position ferme en matière de sanctions. Les nations occidentales ne consultent jamais notre avis avant de prendre des décisions pour leur propre population. Par conséquent, en tant que pays souverain, nous avons le droit de décider par nous-mêmes.

By Ib_Z

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