Lors d’une conférence de presse tenue le 9 mars 2024, la Coalition pour la souveraineté sanitaire (CO.SOU.SA) a exprimé sa profonde préoccupation face aux activités expérimentales en cours impliquant des moustiques génétiquement modifiés à Bobo Dioulasso, au Burkina Faso. Menées par le projet Target Malaria en collaboration avec l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS), ces expériences, qualifiées de dangereuses et irresponsables, ont sonné l’alarme au sein de la coalition.
La coalition affirme que ces expériences, initialement censées lutter contre le paludisme, sont en réalité un prétexte permettant aux entreprises internationales, notamment celles associées à Bill Gates, de développer des biotechnologies mettant en péril la souveraineté alimentaire et sanitaire des populations africaines. L’absence de réglementations internationales et nationales régissant la technologie du forçage génétique, objectif ultime de ces expériences, est particulièrement préoccupante.
Par ailleurs, le CO.SOU.SA souligne que les expérimentations en cours violent la législation burkinabè, notamment la loi n°064-2012/AN du 20 décembre 2012 relative à la sécurité des biotechnologies, et les conventions internationales comme le Protocole de Cartagena sur la biosécurité, que le Burkina Le Faso l’a ratifié.
La coalition affirme que l’exigence obligatoire du consentement libre et éclairé des populations concernées n’a pas été remplie. Même si un consentement a été obtenu au niveau du village, le CO.SOU.SA insiste sur le fait que, compte tenu de la gravité de la situation, un consentement national et plus large aurait dû être recherché.
Faisant des parallèles avec l’expérience passée du coton génétiquement modifié, la coalition souligne les effets néfastes de la poursuite de modifications génétiques incontrôlées. L’introduction du coton Bt par le Burkina Faso en 2003 a entraîné des problèmes de qualité et de réputation sur le marché international, pour finalement conduire à son abandon en 2016. La CO.SOU.SA souligne le manque d’études approfondies sur l’impact environnemental et sanitaire de la production de coton génétiquement modifié. .
En réponse à ces préoccupations, le CO.SOU.SA demande :
- Un arrêt immédiat des expériences en cours avec des moustiques génétiquement modifiés par le projet Target Malaria.
- Un moratoire sur les organismes génétiquement modifiés au Burkina Faso, notamment sur le niébé (niébé).
- La promotion et l’adoption généralisée de pratiques agroécologiques, excluant les engrais chimiques et les pesticides de synthèse, pour garantir la santé environnementale et humaine.
Nestor Poodasse, le porte-parole de la coalition, a conclu en réaffirmant son refus de faire l’objet d’expériences scientifiques risquées. La coalition déclare, dans cette dernière déclaration, son refus de fournir un consentement libre et éclairé pour des expériences qui mettent dangereusement en danger des vies et la souveraineté alimentaire face aux dangers potentiels posés par des entités motivées par le profit.