L’huile de palme de Boké ou encore appelée « Kakandé Tourée» en langue du terroir, est un produit de consommation de base très prisé sur le marché guinéen pour sa bonne qualité et très reconnue à travers le pays.
Toutefois, cette huile est en train de perdre malheureusement sa valeur. Plusieurs acheteurs rencontrés dénoncent que la majeure partie de cette denrée retrouvée actuellement dans les différents établissements de vente est mélangée avec d’autres fluides. Cette situation freine la clientèle des détaillants.
« l’huile que nous achetons à Boké est mélangée. Pendant la préparation de nos sauces dès que nous mettons dans une marmite on se rend compte qu’elle est mélangée, car elle dégage assez de fumée et elle arrive parfois même à prendre feu dans la marmite, elle donne une autre couleur. C’est vraiment une inquiétude pour nous. D’autres mélangent cette huile avec des sirops ou des colorants, nous demandons aux autorités de faire des contrôles pour nous permettre d’avoir une bonne qualité d’huile sur le marché », témoigne Fatou Bangoura, une consommatrice de l’huile de palme à Boké.
Cette situation n’est pas sans conséquence pour les vendeuses qui sont confrontées à un manque de clientèle dans les différents marchés de la préfecture de Boké, considérés comme lieux de livraison à grande quantité de bidons aux commerçants venus d’ailleurs.
Nana Camara l’une des grossistes au marché hangar regrette ce comportement de ses collègues « c’est vrai il y a certaines de nos amies qui mélangent l’huile et cela commence à nous faire perdre nos clients. Les gens commencent à prendre distance de ce produit. C’est vraiment dommage pour nous les vendeuses. Ils sont en train de nous salir » regrette-t-elle.
A la direction préfectorale du service contrôle qualité, le responsable Abdourahamane Nabé énumère plusieurs problèmes qui empêcheraient sa structure à freiner cette pratique. « effectivement nous sommes en inspection sur le terrain pour constater les anomalies qui peuvent se présenter avec la qualité de l’huile, mais malheureusement il y a certaines choses qui nous échappent, parce qu’on n’a pas d’équipements qui peuvent nous permettre de contrôler. Ce que nous demandons à l’Etat c’est de nous former et de nous trouver des équipements pour nous permettre de faire l’analyse des produits ici au lieu d’aller jusqu’à Conakry » interpelle-t-il.
Il faut aussi signaler que d’autres produits de conserve sont vendus dans les boutiques alors qu’ils sont arrivés à leur date de péremption.
Kalenews