Sélectionneur du Burkina Faso U-17, Brahima Traoré rêve de renouer avec un passé glorieux. En 2001, les Petits Étalons ont en effet décroché la médaille de bronze au Mondial U-17, une performance que le tacticien souhaite rééditer en 2023.
Le Burkina Faso est dans le Groupe E avec la France, la République de Corée et les États-Unis
Juillet 2023. Le président de la FIFA Gianni Infantino dévoile à Zurich le nom du pays hôte de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA™ : l’Indonésie. À 6 400 kilomètres de là, à Ouagadougou, Brahima Traoré apprend la nouvelle et saute de joie. Le Burkinabè comprend qu’il va retrouver le pays où il a passé une bonne partie de sa carrière.
En 2006, Brahima Traoré fut en effet l’un des premiers joueurs africains à s’exporter vers l’Indonésie. Les supporters du Persatuan Bandung, du Gresik United ou encore Persiraja Banda Aceh se souviennent encore de la patte droite de ce milieu de terrain techniquement habile et physiquement impressionnant. Treize ans plus tard, Brahima Traoré va de nouveau poser ses valises en Indonésie avec une autre casquette, celle de sélectionneur des U-17 burkinabè. Qualifiés pour leur quatrième Mondial U-17, les Petits Étalons espèrent faire mieux qu’en 2001, année où le pays avait décroché la médaille de bronze.
À quelques semaines du coup d’envoi du tournoi, la FIFA est partie à la rencontre d’un sélectionneur qui a l’audace de rêver plus grand.
FIFA : Vous connaissez très bien l’Indonésie. Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez su que ce pays serait l’hôte de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA 2023™ ?
Brahima Traoré : Tous les moments passés dans ce pays magnifique sont remontés à la surface. Beaucoup de personnes m’ont appelé en me disant : « Ah ! Tu répares dans ton pays ! Je vais essayer de revoir quelques amis indonésiens. Je ne serai pas en terrain inconnu. ( rires )
Lors de la Coupe d’Afrique des Nations U-17 de la CAF 2023, vous avez renversé plusieurs situations en votre faveur. On se rappelle de votre victoire face au champion du Cameroun en titre (2-1), puis, alors que vous avez menés 1-0, de votre succès sur le Nigeria (2-1). D’où venez-vous de cette force mentale ?
Le Burkina Faso est la terre des hommes intègre et le Burkinabè ne s’avoue jamais vaincu, il se bat jusqu’au bout. Notre équipe à un gros mental. La solidarité est notre plus grande qualité, ce qui nous a permis de faire face à toutes ces situations.
À la CAN, nous avons hérité d’un groupe à trois équipes, après le retrait du Soudan du Sud. Le Mali nous battait dès notre premier match, nous étions déjà au pied du mur avant d’affronter le Cameroun. Ce genre de situations est à double tranchant car vous pouvez perdre pied ou vous ressaisir. Nous sommes de ceux qui choisissent la deuxième option.
FIFA:Lors de la CAN U-17, Souleymane Alio, votre attaquant, est reparti avec le prix du meilleur joueur de la compétition. Parlez-nous un peu de ce phénomène.
Pour la petite histoire, j’ai failli passer à côté du talent de ce joueur. Lors d’une détection au centre technique national, quelques semaines avant d’aller au Ghana pour disputer la Coupe de l’UFOA (Union des fédérations ouest-africaines de football), j’avais présélectionné 280 joueurs et je n’avais pas retenu Alio. Son entraîneur m’a appelé et m’a dit : « Coach, donne-lui une seconde chance, fais-moi confiance, il est bon. J’ai écouté ses conseils et je l’ai rappelé.
Alio a une formation d’allier, mais lorsque j’ai vu son profil, je l’ai repositionné en avant-centre. Pour la Coupe de l’UFOA, il n’était pas titulaire. On joue face au Niger, l’attaquant titulaire se bénit, Alio joue les quinze dernières minutes du jeu. Dans ce laps de temps, ce joueur m’a convaincu et n’a plus quitté le onze de départ.
C’est un jeune attaquant de 16 ans, très altruiste et nous comptons sur lui pour ce Mondial.
Un brillant avenir en perspective
FIFA :Que reste-t-il dans la mémoire collective de cette performance ?
Il n’en reste que de la fierté. Le peuple burkinabè se souvient de cette campagne mondiale. Nos partisans veulent que nous rééditions cette performance, voire que nous fassions mieux. Les prestations des Petits Étalons lors de ce Mondial 2001 nous servent de modèle et sont une source de motivation.
FIFA: Que représente cette Coupe du Monde U-17 pour vous ?
C’est un gros challenge pour ma sélection. C’est une excellente tribune pour les jeunes. Pendant un mois, ils seront au centre de l’attention. Ils pourront montrer toute la palette de leurs qualités. Cette compétition est un tremplin, des carrières changeront sûrement si tout se passe bien.
FIFA:Le Burkina Faso est logé dans le Groupe E avec la France, la République de Corée et les États-Unis, quelles sont vos impressions ?
Je m’attends à des matchs très disputés, avec beaucoup d’engagement. La France, la République de Corée et les États-Unis, à l’image du Burkina Faso, ne sont pas arrivés à ce Mondial par hasard. Chaque équipe va se donner les moyens pour défendre fortement ses chances.
FIFA: Quels seront les objectifs burkinabè dans cette Coupe du Monde ?
Nous allons nous battre pour honorer notre pays et notre continent. En 2011, nous sommes sortis au premier tour, nous voulons faire mieux qu’en 2001.
( Site de la FIFA)