Ceci est une analyse de l’ancien ministre burkinabè, Auguste Denise Barry sur l’implication des populations dans la problématique de la recherche de la paix sur le continent africain.
Afin de répondre à cette question qui comporte plusieurs volets, voyons d’abord les fondements juridiques de la participation des citoyens sur les questions de paix et de sécurité sur le continent. Nous entendrons par citoyens, les femmes et les jeunes.
Plusieurs documents doivent être considérés en ce qui concerne les fondements juridiques. Le premier est l’acte constitutif de l’Union Africaine de 2000. Les articles 4 alinéas C I M appellent à la participation des peuples africains aux activités de l’union, la promotion de l’égalité des sexes et le respect des principes démocratiques, des droits de l’homme, de l’état de droit et de la bonne gouvernance.
Le deuxième mécanisme est le protocole du conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine. Son article 3 alinéa A, note comme objectif la promotion de la paix et de la sécurité, de la stabilité afin de garantir la protection et la préservation de la vie et des bien-être des peuples africains et leurs environnements ainsi que la création de conditions propices au développement durable. L’article 20 du protocole mandate le CPS (Conseil de Paix et de Sécurité ) d’encourager les ONG ( Organisation Non Gouvernementale ), les groupes communautaires et autres Organisations de la Société Civile ( OSC ) a participer activement aux efforts visant à promouvoir la paix et la stabilité en Afrique.
Il faut savoir que le CPS lors de sa 807ème réunion en Novembre 2018 à convoqué la première session publique sur les jeunes, la sécurité et la paix au cours de laquelle il a rappelé les États membres à élaborer des plans nationaux et à éliminé tout les obstacles structurels à la participation des jeunes à la paix et à la sécurité.
Il y a également la Charte Africaine de la Jeunesse adopté en 2006 par les chefs d’États et de gouvernement à Banjul en Gambie. Tout en fournissant un cadre continental avec des dispositions sur la jeunesse, il spécifie les droits, devoirs et les libertés de celle-ci et son engagement constructif dans les processus de prise de décisions et les aspirations de ces décisions. Son article 11 précise » la participation des jeunes dans toutes les sphères de la société à travers une participation active aux organes et processus décisionnels, à l’égalité d’accès des jeunes et femmes à la prise de décisions, à une attention prioritaire aux jeunes marginalisés et à la fourniture de soutien technique et financier pour renforcer la capacité institutionnelle des organisations de la jeunesse. »
Le programme de la division jeunesse est également un mécanisme dédiée à la jeunesse. La conférence des chefs d’États et de gouvernement en 2008 a déclaré la décennie 2009-2018 celle de la jeunesse africaine et a approuvé le plan d’action comme feuille de route de la mise en œuvre de la charte africaine de la jeunesse.
Nous avons également l’initiative faire taire les armes d’ici 2020. Un engagement pour une Afrique pacifique et sécurisée avait été annoncée dans l’agenda 20-63 de l’UA et a été rendu opérationnel par le biais de l’initiative faire taire les armes. Le processus de consultation et la feuille de route principale sur les étapes pratiques de l’initiative faire les armes d’ici 2020 avaient également reconnu le rôle des jeunes et s’était préoccupé des besoins des jeunes dans l’atteinte de cet objectif.
À cela s’ajoute, l’engagement de l’Union Africaine avec la société civile. Le conseil de sécurité en 2004 s’est préoccupé d’établir des échanges plus plus efficaces avec la société civile dans ces efforts de consolidation de la paix. En plus de cela il y a eu le programme jeunesse paix et sécurité qui est également le produit de l’engagement de l’UA à impliquer les groupes de la société civile dans tout les aspects de ses activités.
L’initiative Y4P a été lancée par le département de la Paix et de la Sécurité de la commission de l’Union Africaine en septembre 2018 avec pour objectif de cardinal de dissuader les jeunes de la violence et de faciliter leur participation significative dans tout les aspects de la paix et de la sécurité.
Le dialogue inter confessionnel sur l’extrémisme violent constitue également un mécanisme conçu et pour mettre en évidence et exploiter le pouvoir de la religion dans la prévention de l’extrémisme violent en Afrique. Il s’agit donc d’une initiative dirigée pour les jeunes, conçue pour favoriser les dialogues intra et inter confessionnel et le respect mutuel notamment utiliser les ressources numériques pour contrer le recrutement des jeunes dans l’extrémisme violent et développer un contre mouvement pour prévenir l’extrémisme violent.
L’envoyé spécial pour la jeunesse est aussi un mécanisme de l’UA en faveur des jeunes. C’est le 01 Novembre 2018 que le premier envoyé spécial a été nommé avec pour mandat de représenter et plaider pour les voies et les intérêts de la jeunesse auprès des organes délibérants et compétents de l’UA. Le bureau de l’envoyé spécial de la jeunesse est une plateforme de collaboration panafricaine œuvrant avec des jeunes leader et le conseil consultatif de la jeunesse de l’Union Africaine à la tête de l’engagement régional. C’est en Octobre 2019 que l’envoyé spécial a lancé le plan d’action 2019-2020 par les jeune et pour les jeunes.
L’initiative un millions d’ici 2021 a été lancé en Avril 2019 pour contacter et créer des opportunités pour les jeunes en Afrique afin de conduire activement la réalisation de l’agenda 20-63. Elle visait à créer et élargir les opportunités pour les jeunes africains dans les domaines prioritaires de l’emploi, de l’entreprenariat, de l’éducation et l’engagement à travers 12 voies programmatiques. L’initiative vise également à tirer partie de la jeune démographie de l’Afrique en exploitant le potentiel des jeunes.
Les conseils nationaux de la jeunesse sont également des initiatives au plan nationaux avec des attributions dans la gouvernance, la paix et la sécurité.
Ces cadres et décisions servent de base au plan d’action africain pour l’autonomisation des jeunes qui est le document programmatique globale de l’UA pour guider et influencer les efforts et les contributions des principaux partenaires et parties prenantes engagées dans l’autonomisation des jeunes sur le continent.