Dans la matinée de ce vendredi 2 décembre 2022, le ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises, Serge Poda a patronné la cérémonie officielle de lancement de la campagne de production 2022/2023 de la SN Citec. Ladite cérémonie a eu lieu au sein de la nationale de l’huilerie du Burkina, en présence des partenaires et du personnel de la société.
Triturer toute la graine de coton reçue dans la limite des capacités industrielles installées pour la production de l’huile alimentaire au profit des besoins et programmes spécifiques du gouvernement et des ménages. Tel est l’engagement pris par le directeur général de la SN-Citec, Ibrahim Traoré lors du lancement de la campagne de production 2022/2023.
Pour ce faire, il entend faire de la transformation et de la consommation des produits locaux, le socle du développement endogène du Burkina Faso.
« Il est prévu pour cette campagne de saturer notre capacité d’installation et de trituration et nous escomptons entre 100 et 120 milles tonnes de graine de coton pour produire 22 millions de litres d’huile afin que chaque Burkinabè puisse avoir au moins 1 litre d’huile SN-Citec à consommer » a-t-il déclaré.
Pour le DG Ibrahim Traoré, le principal défi actuel de la SN Citec reste la problématique de l’accès à la graine de coton qui est la principale matière première pour la production de l’huile de coton raffinée.
Il a indiqué avoir bon espoir, vu que la problématique de manque de matière première est bien adressée. Au ministre Serge GnaniodemPoda s’est-il adressé en ces termes : « nous ne doutons pas de votre forte implication personnelle et de votre volonté à faire changer les paradigmes dans ce contexte de flambée générale de prix des produits de grandeconsommation principalement l’huile alimentaire sur le marché national ».
Le directeur général de la SN Citec a aussiconfié lors de cette cérémonie que de ce qui ressort de leurs relevés, « 45 à 65% de la graine de coton huilerie se retrouve dans les pays voisins privant ainsi l’économie nationale de la valeur ajoutée attendu, malgré l’interdiction formelle de son exportation ».
Une situation qui va avoir un impact considérable sur le fonctionnement de la des installations de la société. « A titre d’illustration, les installations industrielles de la SN Citec ont fonctionné à 52 % des capacités installées au cours de la campagne 2021/2022 », a mentionné le DG.
A cet effet, le DG lance un appel à plus d’activités coton de la société seul gage qui permettra de respecter les engagements en soutien aux actions du gouvernement par l’approvisionnement régulier en huile alimentaire pour tous les programmes spécifiques.
Par ailleurs, au nom du personnel de la société, il dit adresser son soutien pour la mise en œuvre de toutes les actions qui contribueront au développement industriel durable au profit de toute l’économie nationale.
L’engagement du ministre Poda
A en croire le ministre Poda, sur la problématique de la disponibilité de la graine de coton, un travail est en train d’être fait au ministère afin de tout mettre en œuvre pour disponibiliser cette matière à l’endroit des différentes entreprises qui travaillent et qui triturent réellement la graine de coton, principale matière première de la SN-Citec.
« L’assainissement du milieu est en marche. L’entreprise qui ne triture pas la graine n’est pas éligible à en avoir », a rassuré le ministrequi confie que c’est une politique de son ministère qui va s’étendre à tous les compartiments de la transformation des produits locaux. Il a aussi relevé que les résultats de l’assainissement du milieu seront visibles au cours de cette campagne d’égrainage.
Les regrets de la Ligue des consommateurs du Burkina
Présent à cette cérémonie, le président de la Ligue des consommateurs du Burkina Faso,Dasmané Traoré a reconnu qu’il y a une grande spéculation actuellement au tour del’huile alimentaire, dû au fait que sur le plan national, la production n’est pas suffisante afin de combler le besoin national.
Chose qui justifie selon lui la hausse des prix de ce produit. Cependant, il explique que le gouvernement devrait à cet effet, prendre ses responsabilités car, il trouve incompréhensible que de la graine produite au Burkina Faso se retrouve dans d’autres pays pendant que lepays en a besoin.
Dasmané Traoré a regretté cependant que des structures puissent vendre la graine à l’extérieur, privant la jeunesse d’emploi et les impôts nationaux de frais, ce qui représente une immense perte pour le consommateur et pour l’Etat. A cet effet, il dit condamner fermement ces exportations « sauvages » qui se font au niveau de la graine de coton.